Quelques heures après l’annonce de la suspension pour trois mois de la diffusion de France 24 et Radio France Internationale (RFI) au Togo, les directions des deux médias publics français ont exprimé leur étonnement et rejeté les accusations formulées par la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication (HAAC).
Dans un communiqué publié ce même 16 juin, France Médias Monde, maison mère des deux chaînes, indique avoir « appris avec surprise la suspension sans préavis de leur diffusion » sur le territoire togolais.
Le groupe ajoute : « RFI et France 24 réaffirment leur attachement indéfectible aux principes déontologiques du journalisme, comme leur soutien à leurs équipes qui délivrent chaque jour une information rigoureuse, indépendante, vérifiée, impartiale et équilibrée dans le respect des dispositions de la convention signée entre la HAAC et France Médias Monde. »
La mesure, décidée par la HAAC à l’issue d’une session tenue plus tôt dans la journée, est justifiée par des « manquements répétés (…) en matière d’impartialité, de rigueur et de vérification des faits », selon les autorités de régulation. La HAAC reproche notamment aux deux médias d’avoir relayé des « propos inexacts, tendancieux, voire contraires aux faits établis, portant atteinte à la stabilité des institutions républicaines et à l’image du pays ».
Pour rappel, France 24 avait déjà été mise en demeure en 2024 par la même instance, à la suite d’un reportage consacré à la précarité des conditions sanitaires dans le CHU Sylvanus Olympio de Lomé. Les informations, alors jugées « fausses » par la HAAC, avaient pourtant été corroborées par plusieurs médecins et membres de la société civile.
Cette suspension survient dans un contexte tendu, marqué par une vague de protestations contre le régime en place. Le 6 juin, une correspondante de TV5 Monde avait été brièvement interpellée par la gendarmerie, avant d’être contrainte de supprimer les images prises lors d’une manifestation anti-gouvernementale.