Abdoul-Aziz Goma, détenu à la prison civile de Lomé, a annoncé mercredi la suspension temporaire de la grève de la faim qu’il avait entamée le 27 août pour dénoncer ses conditions de détention et celles de ses codétenus, ainsi que les violations des droits humains au Togo.
« Par la présente déclaration, j’informe l’opinion nationale et internationale de ma décision de suspendre temporairement la grève de la faim (…) pour dénoncer ma situation personnelle, celle de mes codétenus ainsi que les graves violations des droits fondamentaux des détenus au Togo », écrit-il.
M. Goma précise que cette décision « inspirée par un esprit de responsabilité et d’ouverture, ne saurait en aucun cas être perçue comme la fin de mon engagement ». « Mon combat pour la justice, la dignité et le respect des droits humains demeure intact et inébranlable », a-t-il indiqué.
Dans sa déclaration, le détenu politique exprime sa « reconnaissance profonde » aux nombreuses institutions et personnalités internationales qui lui ont apporté leur soutien, parmi lesquelles « les parlementaires européens, la délégation de l’Union européenne, le département des affaires étrangères de la République d’Irlande et les députés irlandais, le Groupe de travail des Nations unies sur la détention arbitraire, l’Organisation mondiale contre la torture (OMCT), Mme Mary Lawlor, Rapporteuse spéciale de l’ONU sur la situation des défenseurs des droits humains », ainsi que des organisations de défense des droits, des avocats, des médias et des médecins togolais.
Il rappelle également la résolution adoptée par le Parlement européen en août dernier qui « condamne fermement [son] arrestation arbitraire, [sa] détention au secret et les actes de torture subis », exige sa libération « immédiate et inconditionnelle » et demande « l’amélioration des conditions carcérales au Togo, conformément aux normes internationales ».
M. Goma invoque aussi les recommandations du Groupe de travail de l’ONU sur la détention arbitraire, du Comité contre la torture (CAT), ainsi que la décision de la Cour de justice de la CEDEAO, qui vont toutes dans le sens de sa libération.
« J’en appelle à la société civile, aux organisations de défense des droits humains, ainsi qu’à mes compatriotes épris de liberté et de justice, afin que, par des actions pacifiques et déterminées, nous fassions triompher le respect des droits fondamentaux au Togo », conclut-il.