Togo – « Le pays ne reçoit pas de leçons sur sa souveraineté », rétorque Lomé à France Médias Monde

La récente sortie médiatique de France Médias Monde concernant la non-reprise de la diffusion de RFI et France 24 au Togo suscite de vives réactions dans la capitale. Des sources proches de la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication (HAAC) ont tenu à apporter des clarifications, rappelant que le Togo demeure « un État souverain doté d’institutions indépendantes, en l’occurrence la HAAC, seule compétente en matière de régulation audiovisuelle sur le territoire national ».

Selon ces sources, il est « surprenant, pour ne pas dire condescendant, qu’un média étranger se permette de donner des leçons à une institution souveraine ». L’un de nos interlocuteurs illustre son propos par une comparaison : « Lorsque des ressortissants togolais demandent un visa pour la France et se voient opposer un refus faute de remplir les conditions requises, aucun communiqué n’est publié à Paris pour fustiger les autorités françaises. Si chaque pays se permettait de commenter les décisions souveraines des autres, le monde entier serait noyé sous des milliers de pleurnicheries diplomatiques chaque mois. »

Sur la question des échanges évoqués, les mêmes sources rappellent que « les conventions antérieures liant RFI et France 24 au Togo sont arrivées à terme et qu’une renégociation est inévitable ». Elles précisent que « c’est par pure courtoisie institutionnelle qu’un courrier leur a été adressé pour envisager un cadre de dialogue, mais en aucun cas le silence ou l’absence de rencontre ne peut être interprété comme une violation ». La HAAC confirme d’ailleurs avoir « bel et bien notifié aux intéressés un cadre de rencontre ». Et d’ajouter : « Si des agendas parallèles n’ont pas été validés, cela ne saurait être imputé à la HAAC. »

Quant aux allégations liées à des visas, elles sont jugées « fallacieuses ». « La délivrance de ceux-ci relève d’autres autorités nationales et ne saurait être instrumentalisée pour discréditer la HAAC. Confondre les procédures administratives et les règles de souveraineté est un procédé qui frôle la manipulation », affirme une autre source proche du dossier.

À Lomé, le ton se veut clair : « Le Togo, aujourd’hui plus que jamais, assume sa pleine souveraineté et sa liberté de décider des conditions de diffusion des médias étrangers sur son territoire. Aucun média, aucune institution, aucun pays, ne peut prétendre imposer sa loi ou dicter ses règles au peuple togolais. »

Et de conclure par une formule sans équivoque : « La récréation est bel et bien terminée. Les temps de la complaisance sont derrière nous. Place désormais au respect mutuel, à la souveraineté assumée et à la dignité des nations. »

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