Apprendre à connaître la valeur de 500 francs

Un homme revenu de l’étranger vivait dans l’abondance. Il construisait sa grande maison et employait plusieurs ouvriers. Il incarnait l’assurance de la réussite, mais la richesse n’a pas tardé à l’aveugler.

Sa particularité était que, chaque fois qu’un ouvrier lui réclamait 500F ou 1000F qu’il lui devait, le monsieur explosait d’une grande colère. À ses yeux, ces miettes n’avaient aucune valeur, et il ne comprenait pas qu’on ose le déranger pour si peu. Pour 500F, ces gens pouvaient quand même attendre, non? 

Le temps passa puis un jour, la vie l’a ramené à la réalité. L’aisance s’est brusquement effritée, le quotidien est devenu dur. Les pneus de sa voiture étaient usés jusqu’à briller comme un miroir. Pour économiser du carburant, il éteignait le moteur de sa voiture, chaque fois qu’il roulait dans une descente. Et c’est alors qu’il comprit qu’une pièce de 500F n’est pas une miette; elle peut permettre d’avoir un repas, ou même sauver une vie.

Cet homme est comme nos dirigeants actuels qui refusent obstinément de voir la souffrance du peuple. Comme cet homme, ils vivent dans l’abondance, incapables de saisir la gravité de notre misère, de notre soif de liberté, de notre envie de justice.

Ils croient que nos revendications ne sont que des détails alors qu’elles représentent pour nous une vie digne, un avenir pour nos enfants, la paix intérieure.

Nos cris ne sont pas des caprices, ils sont l’expression des grandes douleurs d’un peuple méprisé, d’un peuple qu’on croit dompté, un peuple auquel on peut interdire tout ce qu’on veut, et même de réclamer ses …500 francs. 

Mais qu’on se détrompe: le peuple peut perdre le pouvoir pour un temps, mais il le reprend toujours, tôt ou tard. Et là, il revisite parfois l’histoire pour demander des comptes à ceux qui le méritent, même s’ils sont déjà morts.    

N’djo

Source : Sikaajournal.tg

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *