Me Guy Adjété Kouassigan : L’homme et la terre revisités à l’Université de Lomé

Ce jeudi 9 octobre, l’auditorium de l’Université de Lomé a accueilli un colloque académique intitulé « Retour sur l’homme et la terre ». L’évènement a réuni universitaires, juristes, praticiens du droit, autorités et étudiants pour rendre hommage à l’éminent enseignant-chercheur et avocat, Me Guy Isidore Adjété Kouassigan.

Organisé par le Centre de droit des affaires de la Faculté de droit de l’Université de Lomé, en partenariat avec l’Ordre des avocats du Togo, cet événement s’inscrit dans la double célébration des 55 ans de l’Université de Lomé et des 45 ans du Barreau du Togo.

Un hommage à un pionnier de la pensée juridique africaine

Représentant le ministre de l’Enseignement supérieur, le professeur Kossivi Hounaké, président de l’Université de Lomé, a salué la mémoire d’un homme « en avance sur son temps », juriste, philosophe et anthropologue à la vision singulière. « Guy Adjété Kouassigan a consacré sa vie à penser le droit africain non pas comme une pâle copie du modèle occidental, mais comme une science enracinée dans ses réalités propres », a-t-il déclaré.

Pour le président de l’Université, ce colloque dépasse le simple cadre commémoratif : il marque un acte de reconnaissance scientifique envers l’un des penseurs africains qui a su conjuguer tradition et modernité dans l’analyse du droit coutumier.

L’homme, la terre et le sacré

Dans une intervention passionnée, le professeur Shamsidine Adjita, doyen de la Faculté de droit, est revenu sur la portée intemporelle de la thèse majeure de Kouassigan, « L’homme et la terre ».
Il a rappelé que, dans les traditions africaines, la terre est sacrée et ne saurait être réduite à une simple marchandise. « Avant, on ne vendait pas la terre. Aujourd’hui, sa banalisation a engendré des conflits et mis en péril la paix sociale », a-t-il souligné, appelant à un retour aux sources et à la préservation des valeurs coutumières.

Pour le doyen, l’œuvre de Kouassigan demeure d’une actualité brûlante, en ce qu’elle interpelle sur la tension persistante entre le droit écrit et les réalités sociales, entre la propriété individuelle et le bien commun.

Une réflexion pour l’avenir du droit africain

Le colloque, marqué par la présence de nombreuses personnalités du monde universitaire et juridique, dont le bâtonnier Me Claude Folly Adama, le professeur Efoé Dosseh-Anyron, le professeur H. Kuassi Deckon et plusieurs enseignants-chercheurs, a été également l’occasion de la remise d’un ouvrage collectif, rassemblant des contributions d’universitaires et de praticiens venus d’horizons divers.

Au-delà de l’hommage, les participants ont réaffirmé leur engagement à poursuivre la pensée et l’œuvre de Me Guy Adjété Kouassigan, afin de bâtir un droit africain fidèle à ses racines et ouvert sur les défis contemporains.

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