La récente déclaration du procureur de la République, Talaka Mawama, sur la surveillance des contenus diffusés sur les réseaux sociaux continue de susciter de vives réactions. Prof Komi Wolou, secrétaire national du Pacte Socialiste pour le Renouveau (PSR), critique ce qu’il perçoit comme une application partielle de la justice et appelle à la même rigueur face aux cas de tortures et d’abus signalés au Togo.
« Nous l’avons appris ici et il y a même des images qui ont circulé lors des manifestations. Des personnes arrêtées auraient fait l’objet de tortures dans les commissariats et gendarmeries. Qu’il nous fasse aussi le point sur les poursuites. On connaît les lieux ainsi que ceux qui les dirigent. Qu’en a-t-il fait ? », s’est-il interrogé au micro de Victoire FM.
Pour l’ancien doyen de la faculté de droit de l’université de Lomé, si le procureur agit avec rigueur contre les dérives numériques, son silence face aux cas de corruption, de détournement de deniers publics et de torture dans le pays laisse à penser qu’il défend un seul camp. « On dirait qu’il est un instrument d’oppression », a-t-il souligné.
Prof Wolou ne nie pas les dérives sur les réseaux sociaux, telles que les injures ou la divulgation d’informations sur la vie privée des citoyens, mais insiste sur l’importance d’une procédure juste : « S’il le fait comme il se doit, avec la rigueur juridique nécessaire, le moment venu, on appréciera. Mais, malheureusement, dans notre pays, cette rigueur juridique fait défaut. Il le démontrera probablement en tant que ministère public. »