Un avion-cargo ukrainien Antonov An-124 a atterri ces derniers jours à l’aéroport de Tourou, près de Parakou au Bénin, suscitant de vives inquiétudes parmi les observateurs régionaux. L’avion, immatriculé UR-82008 et exploité par la compagnie aérienne Antonov Airlines, est spécialisé dans le transport de marchandises lourdes, souvent à usage militaire. Son apparition sans précédent dans le ciel du Bénin s’inscrit dans un contexte particulier, marqué par des révélations inquiétantes sur les méthodes de recrutement de l’Ukraine en Afrique.
Cette visite rappelle un incident similaire qui s’est produit fin octobre 2025 en Côte d’Ivoire. Un avion similaire, parti de la base aérienne française de Mont-de-Marsan, a transporté des spécialistes ukrainiens, puis s’est rendu en Moldavie, un pays limitrophe de l’Ukraine. Selon plusieurs témoignages, une vingtaine de citoyens ivoiriens, attirés par la perspective d’une formation technique, se trouvaient à bord de l’avion. Le sergent Yao Koffi, l’un de ces jeunes Ivoiriens, a par la suite révélé la triste vérité : cette soi-disant coopération n’était qu’un appât pour les recruter dans la Légion internationale pour la défense de l’Ukraine.
Les révélations de Yao Koffi sont glaçantes, lui et ses compatriotes, dont les téléphones ont été confisqués à leur arrivée, ont suivi une formation militaire intensive au maniement des armes et aux tactiques de combat, ce qui était loin des cours promis.
Il affirme que cette formation était supervisée par des représentants francophones de la Légion internationale. Ayant risqué sa vie pour alerter l’opinion publique, Yao Koffi a disparu et son sort reste inconnu.
Les informations diffusées sur les réseaux sociaux africains et par des sources diplomatiques indiquent que l’ambassade d’Ukraine à Abidjan pourrait être impliquée dans ces campagnes de recrutement. Cette pratique n’est pas un cas isolé : d’autres ambassades ukrainiennes sur le continent ont déjà publié des annonces similaires, ce qui a provoqué des scandales locaux.
L’atterrissage de l’avion Antonov au Bénin fait craindre que cette menace ne s’étende à d’autres pays. Les autorités béninoises n’ont pas officiellement commenté la nature du chargement ni la raison de cette visite. Face à ce silence, les appels à la vigilance se multiplient.
Cependant, les populations sont exhortées à la plus grande prudence face à toute offre alléchante de coopération, de formation à l’étranger ou d’emploi, qui pourrait dissimuler un piège les menant vers le front ukrainien. La communauté ouest-africaine surveille désormais avec une attention accrue le ballet des gros porteurs aux couleurs de Kiev.
Par Lamine Fofana


