Togo – 3ème Sommet de l’Industrie Financière Africaine : Voici le discours de Sérgio Pimenta

Sous la présidence du chef de l’Etat togolais, Faure Gnassingbé, les travaux du Sommet de l’Industrie Financière Africaine (3ème édition du genre) ont été lancés ce mercredi 15 novembre 2023 à Lomé. L’évènement “organisé par le groupe Jeune Afrique Media, en partenariat avec la Société financière internationale (SFI)”, voici donc l’intégralité du discours de Sérgio Pimenta, vice-président de la SFI pour l’Afrique.

Allocution d’ouverture par Sérgio Pimenta, vice-président de la SFI pour l’Afrique,

Sommet de l’industrie financière en Afrique,

Lomé, Togo, 15 novembre 2023

Note : le protocole en début de discours sera adapté en tenant compte des dernières mises à jour (si autres représentants officiels) sur la cérémonie d’ouverture.

  • Excellence, Monsieur le Président de la République,
  • Madame la Présidente de l’Assemblée nationale,
  • Madame la Première ministre,
  • Cher Amir, chère Rama, chers partenaires de Jeune Afrique Media Group,
  • Honorables représentants de la presse économique et financière,
  • Honorables invités, en vos rangs et qualités,
  • Permettez-moi de vous souhaiter la Bienvenue à cette 3ème édition de l’AFIS, le Sommet de l’industrie financière en Afrique – c’est un grand plaisir pour moi, au nom de la SFI, de vous accueillir ici.
  • Cette année, et pour la deuxième fois consécutive, cet événement est organisé à Lomé, sous l’égide du Togo auxquels sont associés la SFI et Jeune Afrique Media Group. Mes remerciements s’adressent ainsi tout d’abord aux autorités togolaises pour leur généreuse hospitalité et leur confiance renouvelée, ainsi qu’au Groupe Jeune Afrique pour cette excellente collaboration qui se poursuit, toujours plus ambitieuse.
  • En effet, nous sommes heureux de constater que vous êtes encore plus nombreux à avoir répondu présents – un signe, je crois, de l’intérêt grandissant pour le développement du secteur financier en Afrique. Un grand merci également à vous tous ici !
  • Nous nous réunissons aujourd’hui dans un contexte difficile. L’Afrique, comme le reste du monde, reste confrontée à un environnement économique plutôt marqué, entre autres, par une crise mondiale du crédit, des taux d’intérêt historiquement élevés et un ralentissement des financements internationaux.
  • Les effets persistants de la pandémie de COVID-19, les conflits en Europe et au Moyen-Orient, l’inflation galopante et l’impact croissant du changement climatique ont de graves répercussions sur les économies du continent.
  • Face à ces défis, nous devons tout mettre en œuvre pour favoriser une croissance économique durable, inclusive et verte en Afrique.
  • Le secteur financier a un rôle essentiel à jouer dans le déploiement de ce modèle. Il s’agit d’accompagner l’émergence d’une Afrique plus inclusive et plus connectée, d’assurer la sécurité alimentaire de la région, d’améliorer l’accès au logement et d’assurer la transition énergétique du continent – sur tous ces enjeux, des réponses concrètes et rapides sont attendues.
  • Alors, comment l’industrie financière africaine peut-elle apporter des réponses ? La stratégie du groupe Banque mondiale, adoptée à Marrakech et articulée autour de 5 piliers – Capital humain, prospérité, planète, infrastructure et numérisation– ouvre la voie. En ligne avec ces 5 piliers, les acteurs financiers peuvent se concentrer sur trois domaines d’interventions prioritaires.
  • D’abord, le financement des micro, petites et moyennes entreprises ou MPME.
  • Nous le savons tous, ces micro, petites et moyennes entreprises constituent l’épine dorsale des économies en Afrique : elles fournissent des biens et des services essentiels, créent de nombreux emplois et favorisent l’innovation.
    • Autour de chacune de ces petites entreprises se structure un écosystème économique, et c’est bien de leur maintien en activité que dépend la capacité du continent à structurer de véritables chaines de valeur et à créer des emplois. Il est plus que jamais nécessaire de les accompagner. Nous prenons cette responsabilité au sérieux – et avons fait du financement des petites et moyennes entreprises une priorité absolue. Au cours de notre dernier exercice budgétaire, nous avons ainsi investi 2 milliards de dollars en faveur des petites entreprises en Afrique. De la République démocratique du Congo au Togo, nous collaborons avec des institutions financières, via des investissements et des services-conseils, pour les aider à mieux et davantage servir les entrepreneurs. Et puisque nous sommes au Togo, ce sont 65 millions de dollars qui ont été investis ici ces cinq dernières années avec le concours de nos partenaires financiers, pour accompagner les entrepreneurs dans le développement de leurs activités.  Zener, sélectionnée en 2022 dans le cadre de notre programme en faveur des champions locaux est un bel exemple de ce potentiel africain dont nous devons accompagner l’essor.
  • Lors de la dernière année budgétaire (2023), au total IFC a investi un montant record de 11,5 milliards de dollars dans 40 pays d’Afrique :
  • Le secteur financier s’engage de manière plus déterminée dans cette direction. Il est encourageant de constater que, ces dernières années, grâce aux canaux numériques, à des modèles commerciaux de plus en plus innovants et à des partenariats avec de nouveaux prestataires de services financiers tels que les Fintech, les banques, les institutions de microfinance et les compagnies d’assurance ont fait passer leurs activités en faveur des micro, petites et moyennes entreprises à la vitesse supérieure.
  • Second domaine d’intervention, le financement du commerce, et notamment le commerce continental – qui est d’ailleurs une autre manière d’accompagner les petites entreprises.  
    • S’il faut, pour faire progresser la zone de libre-échange continentale, continuer à travailler à lever les obstacles tarifaires et non tarifaires au commerce, il faut tout autant lever les obstacles en termes de financement – et c’est seulement si l’on agit sur ces deux aspects, que l’on peut effectivement aider les plus petits acteurs, toujours davantage touchés par ces obstacles que les grandes entreprises.
    • Le destin de la ZLECAf ne repose pas uniquement entre les mains du secteur public. Le secteur privé et l’industrie financière ont un rôle clé à jouer pour faire de ce projet une réalité – et notamment les banques régionalesA elles de saisir l’opportunité que constitue le retrait des banques internationales des activités de financement du commerce en Afrique.
    • Pour mémoire, les données recueillies par la SFI et l’OMC dans un rapport publié l’an dernier, estiment que le commerce au sein de la CEDEAO pourrait augmenter de 8 à 16%soit de 13 à 26 milliards de dollars par an – si les acteurs financiers parvenaient à répondre à la demande en financement du commerce. S’ils veulent s’engager ils peuvent compter sur nous : au cours de l’exercice 2023, nous avons ainsi investi 1,12 milliard de dollars dans le financement du commerce sur le continent, et nos programmes en Afrique devraient financer plus de 30 milliards de dollars au cours des dix prochaines années.
  • Nous constatons une évolution de l’économie africaine, caractérisée par une plus grande orientation des entreprises africaines vers les marchés africains. Le développement de l’Afrique sera assuré par les acteurs africains.
  • Troisième domaine d’intervention prioritaire – le financement de la transition climatique.
    • Selon un rapport de la « Climate Policy Initiative » paru en 2022, l’Afrique aurait en effet besoin de 2 800 milliards de dollars entre 2020 et 2030 pour mettre en œuvre ses engagements (déterminés au niveau national) dans le cadre de l’Accord de Paris. Cependant, les flux financiers annuels en faveur de la transition climatique en Afrique ne s’élèvent qu’à 30 milliards de dollars
    • C’est bien peu – surtout lorsqu’on sait que sur le continent, les données SFI estiment à 100 milliards de dollars le marché ouvert aux investisseurs privés dans le domaine des solutions pour l’adaptation climatique.  Des lors, l’enjeu pour les acteurs financiers est double. C’est à la fois la capacité à mobiliser davantage de fonds a la vitesse voulue, mais aussi et surtout la capacité à les mobiliser à une bien plus grande échelle.

Nous devons ainsi tous faire preuve d’une plus grande créativité et sans doute davantage associer l’effort de mobilisation à la préparation des projets. Et c’est ce que nous avons fait avecle financement de 1,1 milliard de dollars pour le projet Abydos et Amunet en Egypte annoncé fin 2022 – dans lequel la SFI a investi et réuni de nombreux partenaires.

  • Plus largement, lors de notre exercice 2023, nous avons engagé, avec nos équipes Infrastructure et Énergie, 876 millions de dollars en faveur de la transition énergétique du continent. Et nous souhaitons, bien sûr, en faire plus. 
  • Vous l’avez compris : si les défis sont nombreux, les opportunités sont tout aussi nombreuses. Et l’industrie financière et le secteur privé ont un rôle primordial à jouer – vous avez un rôle primordial à jouer – pour aider le continent à saisir ces opportunités.
  • Voilà pourquoi je me réjouis de vous voir réunis si nombreux aujourd’hui. Cette salle regorge d’expertise, d’expérience et – le plus important sans doute – d’idées nouvelles ! Car c’est bien de votre connaissance du terrain que peuvent émerger des solutions adaptées à l’Afrique et, portées par des entreprises africaines.
  • Une nouvelle fois, un grand merci à tous pour votre présence, votre confiance et votre contribution. Ces deux jours s’annoncent passionnants – Permettez-moi de vous souhaiter à tous des échanges productifs. Bon sommet à tous !

One thought on “Togo – 3ème Sommet de l’Industrie Financière Africaine : Voici le discours de Sérgio Pimenta

  1. Aujourd hui en Afrique l heure n est plus aux discours et aux bla bla bla …..
    L heure est aux actions en commencant par la construction des usines de metalurgie et d acieries accompagnee’s par la construction des centres de recherche industrielles dans les 5 regroupements de l Afrique ( Afrique de l ouest , de l Est , du Centre , du Sud et du Nord) . Des centres ou’ les ingenieurs seront loges’ et nourris; et qui auront pour tache de faire des recherches sur comment construire des machines et des usines et une acquis ils vont les construire a travers toue l Afrique pour creer des emplois a fin d illiminer les immigrations

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