L’Ougandais Dominic Ongwen qui refusait de parler au cours de son procès à la Cour pénale internationale (CPI) a pris finalement la parole et raconté comment il est devenu un des chefs de l’Armée de résistance du seigneur (LRA en anglais).
Le procès de Dominic Ongwen se poursuit à La Haye au Pays-Bas. Il est à l’étape de la détermination de la peine contre l’accusé, reconnu coupage de 61 chefs d’accusations de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité perpétrés entre 2002 et 2005 au nord de l’Ouganda.
Prenant la parole pour la première fois, depuis le début de son procès, l’un des chefs de la LRA relève qu’au cours de la procédure, il ne se sentait « pas bien ». Raison de son silence jusque-là.
Il souligne qu’il a été enlevé alors qu’il revenait de l’école, par les hommes de Joseph Kony, le chef des rebelles de l’Armée de résistance du seigneur. C’était en 1987. Lorsqu’il a voulu fuir, il a été rattrapé, contraint de consommer du haricot mélangé avec du sang et des intestins humains des prisonniers qu’il a été forcé à tuer. Dans sa vie de rebelle, il a eu la chance de ne pas mourir, malgré qu’il ait « reçu onze balles ».
Dominic Ongwen, troublé par les atrocités commises, demande pardon à ses victimes et à leurs proches. « Je ne peux pas demander le pardon de tout le monde », « Aidez-moi, réhabilitez-moi, entrainez-moi à être une meilleure personne. Je sais me battre, c’est la seule chose que je connaisse. Ma requête, si vous avez à l’esprit les souffrances que je vous ai décrites, est de ne pas me juger avec haine. Je suis aussi plein de remords, et je suis épuisé de tout cela », souhaite-t-il.
Reste maintenant à savoir si ses remords et sa repentance conduiront la Cour à lui trouver des circonstances atténuantes.