Togo/”Nous devons éviter de laisser aux opposants le choix entre une collaboration « alimentaire » et la lutte armée” dixit Elliott OHIN  

Elliott OHIN, ancien ministre d’État et 2ème vice-président de l’UFC, partage une réflexion profonde sur la notion de liberté dans le contexte politique togolais. À travers une analyse méticuleuse, il explore comment la liberté, tout en étant un idéal et un pouvoir, doit se manifester comme un équilibre entre absence de contrainte et vie en société. Lisez!

Ce que je pense / Libre opinion d’Elliott OHIN  

Ancien ministre d’État  

2ème vice-président de l’UFC

La liberté est un idéal. C’est aussi un compromis. C’est avant tout un pouvoir. Dans la réalité, la liberté est une situation d’équilibre entre l’absence de toute contrainte et la nécessité de vivre ensemble.

Cette conception de la liberté est le soubassement de ma lutte politique. Mais, si j’accepte que la liberté c’est aussi le compromis, je refuse par contre catégoriquement d’aller à la compromission. C’est là où se situe la divergence entre moi et ceux qui dissocient la morale de la politique.

« Le sens de la politique est la liberté ». En fait, le caractère lié de la politique et de la liberté doit donner à comprendre comment les échecs de la politique sont les résultats d’un manque de politique. La liberté autorise la constitution de la politique et la politique permet la liberté. Suivez mon regard, en plaçant ceci dans le contexte de notre pays et en sachant qu’il n’y a pas de politique sans débat, ni débat sans liberté totale de l’homme de débattre. Ceci en clair veut dire que je milite inconditionnellement pour la libération totale des prisonniers politiques et d’opinion.

Tout pouvoir qui n’accepte pas les critiques s’inscrit dans l’optique d’un pouvoir oppresseur. Nous devons accepter la politique comme délibération continuelle et non achèvement létal. Permettre à la sensibilité de s’exprimer, à l’art d’exister, aux individus de nouer librement des rapports entre eux est une finalité essentielle de la politique. Ma vision est d’avoir un Togo où les Togolais sont heureux et vivent en paix.

Le règne de la violence et de l’argent supprime le discours politique et aliène la souveraineté qui est l’expression de la volonté générale. Seule la volonté générale peut diriger l’État selon le bien commun. Ceci est le fondement même de la démocratie, perpétuel marchandage qui assure la régulation de la société. Cette régulation de la société est une prérogative réservée exclusivement à l’État qui doit l’assurer dans l’harmonie, la justice sans la misère et l’oppression du peuple. Malheureusement, dans notre pays, une misère persistante aurait étouffé dans l’esprit de certains l’aspiration à la liberté. « Les privations de liberté accroissent rarement la sécurité ». Nous devons éviter de laisser aux opposants le choix entre une collaboration « alimentaire » et la lutte armée. Nous devons aussi rompre définitivement avec cette idée que l’on peut entrer en politique pour s’enrichir. En plus, il ne doit y avoir en principe aucun lien entre identités ethniques et réussite sociale.

Dans le passé, des choses ont changé parce que des gens, nos parents s’étaient engagés. Nous pouvons en faire autant car adopter une position neutre cache souvent la lâcheté. Les gens ne sont pas préoccupés par ce qu’ils doivent faire mais par ce qu’ils doivent être.

« La différence entre le possible et l’impossible se trouve dans la détermination ». Nous devons faire en sorte que le futur pour lequel nos parents s’étaient battus soit réellement le présent que nous vivons maintenant. Alors, défions dignement le fatalisme, la résignation, le désenchantement ou la désespérance.

Vive le Togo.  

Ablodé, Ablodé, Ablodé gbadja.  

Elliott OHIN  

Ancien ministre d’État  

2ème vice-président de l’UFC

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