Biden à l’ONU : Quelle opportunité pour le Togo ?

Dans sa toute dernière allocution à l’Assemblée générale des Nations Unies, le président américain sortant Joe Biden a lancé un appel retentissant à la communauté internationale. “Il y a des choses encore plus importantes que de rester au pouvoir”, a-t-il déclaré, esquissant les contours d’une vision audacieuse pour un ordre mondial renouvelé. Mais au-delà des mots, quelle portée concrète cette vision pourrait-elle avoir pour un pays comme le nôtre ?

Le Togo, un test grandeur nature pour la doctrine Biden
Et si le Togo, cette nation ouest-africaine trop souvent oubliée des radars diplomatiques, devenait le théâtre inattendu de la mise en œuvre de cette nouvelle doctrine américaine ? Deux enjeux cruciaux peuvent se prêter à une telle expérimentation: la crise des prisonniers politiques et le coup d’Etat constitutionnel en cours avec la modification controversée de la constitution.

Prisonniers politiques : le moment de vérité
Les États-Unis ont désormais l’opportunité – et le devoir moral – d’exercer une pression diplomatique sans précédent pour obtenir la libération des 93 prisonniers politiques togolais. Une telle action démontrerait de manière éclatante que Washington est prêt à transformer ses paroles en actes concrets, même lorsqu’il s’agit de parler avec franchise à des alliés de longue date.

La Constitution en jeu : un test pour la démocratie
La modification de la constitution togolaise offre aux États-Unis une plateforme idéale pour promouvoir les valeurs démocratiques qu’ils présentent comme des concepts à défendre. Le Togo, petit pays d’Afrique de l’Ouest, est dirigé depuis 1967 par la famille Gnassingbé. Faure Gnassingbé, au pouvoir depuis 2005, vient de changer une nouvelle fois la constitution pour prolonger un mandat qui court depuis 20 ans et s’ajoute au 38 ans de son père à qui il a succédé.
En accompagnant les Togolais à asseoir un État de droit, les USA renforcent le camp des démocrates, créent les conditions qui encouragent les initiatives privées et la prospérité.

Une nouvelle approche de l’aide internationale
Biden a évoqué un “système mondial plus efficace” impliquant davantage d’outils, de ressources et une coopération élargie. Pour le Togo, cela pourrait se traduire par :

  1. Un soutien technique et financier accru pour renforcer les institutions démocratiques
  2. Des programmes d’échanges visant à former la prochaine génération de leaders togolais
  3. Des investissements ciblés dans les secteurs clés de l’économie togolaise, conditionnés à des réformes politiques préalables.

Le défi de la mise en œuvre
La rhétorique de Biden est séduisante, mais le véritable test sera dans sa mise en œuvre. Les États-Unis sauront-ils naviguer dans les eaux troubles de la géopolitique africaine, où la Chine et la Russie ont considérablement accru leur influence ces dernières années ?
Le Togo représente une opportunité pivot pour l’administration américaine afin de mettre en œuvre son engagement envers un “ordre mondial plus juste”.

Le moment de vérité
L’heure est venue pour les États-Unis de joindre le geste à la parole. Le Togo, avec ses défis et ses opportunités, offre un terrain d’essai parfait pour la nouvelle doctrine américaine. Si Washington parvient à influencer positivement la trajectoire démocratique de ce petit pays ouest-africain, cela pourrait marquer le début d’une nouvelle ère dans les relations internationales. Le monde observe. Le Togo attend. L’Amérique est à la croisée des chemins. La balle est dans son camp.

Gnimdéwa Atakpama

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