Regain d’intérêts pour la spiritualité africaine : Qu’est-ce qui n’a pas marché ?

Ces dernières années, il y a un sérieux regain d’intérêts pour la spiritualité africaine. Sur les réseaux sociaux, vieux, femmes, hommes et même des jeunes affirment, à visage découvert, leur appartenance à la culture et aux traditions africaines. Une nouvelle situation qui semble couper avec la réalité d’avant, faite de mépris pour tout ce qui vient de l’Afrique. A cette démarcation individuelle ou personnelle, s’ajoute l’effet de l’implication de certains Etats africains dits laïcs qui, par le truchement de lois et de règlements, positionnent la spiritualité africaine à la même enseigne que les religions importées.

Qu’est-ce qui n’a pas marché ? Comment expliquer une nouvelle situation qu’aucune révolution n’a provoqué ? Ces 2 questions valent la peine d’être posées, puisque, après le passage des atrocités criminelles esclavagistes et colonialistes, les Africains en sont arrivés à un effacement complet de la mémoire, au point de prendre pour vrai tout ce qui vient de l’oppresseur.

En tout cas, sur les réseaux sociaux, il ne passe plus une seule petite minute où on ne voit des images et des vidéos de personnes adultes comme jeunes montrant clairement leur appartenance à la spirituelle africaine.

Il faut dire que les écrits ont contribué de beaucoup à ce nouveau positionnement. En se posant des questions sur ce qui fait que l’Afrique, continent riche en ressources naturelles, objet de convoitise, reste très loin du développement, les uns et les autres ne peuvent trouver des réponses adéquates que dans des livres sciemment éloignés de l’école et de l’université africaines.

Les initiatives inscrites dans la démarche de la spiritualité africaine

Lorsqu’on veut parler des initiatives qui concourent à positionner la spiritualité africaine dans les Etats comme valeur sûre pour l’avancement de l’Afrique, on pointe du doigt tout de suite les Vodun Days au Bénin. Initiée au début des années 90, la fête du Vodun a été transformée par l’équipe gouvernementale chapeautée par Patrice Talon, pour devenir les Vodun Days. Pendant 4 jours, dont 2 ouvrables fériés, les Béninois célèbrent le panthéon Vodun.

En 2 éditions, l’attraction autour de cet événement culturel d’envergure à Ouidah n’est plus à présenter. Les Vodun Days positionnent le Bénin en janvier comme l’une des destinations touristiques les plus prisées en Afrique.

Au Togo, pays voisin du Bénin, le Festival des divinités noires qui se déroule à Aného et Glidji, était à sa 10è édition cette année. L’événement a encore célébré le riche patrimoine culturel d’Afrique avec en toile de fond une messe pour le Fa, une science africaine pratiquée au Nigéria, au Bénin et au Togo et qui, pendant longtemps, a été méprisée mais qui retrouve depuis quelques décennies ses lettres de noblesse. A ce festival comme aux Vodun Days, c’est avec fierté que les sociétés initiatiques africaines défilent pour le grand bonheur des populations.

A Ouidah, lors des Vodun Days, il y a un événement cardinal qui met fin aux célébrations. C’est le ToFa, une consultation publique nationale qui révèle les comportements à adopter et les interdits à observer tout au long d’une année, afin de protéger le pays (Bénin) contre les dangers et lui garantir une belle année.

Une pratique qui remonte au temps du royaume de Danhomey. L’histoire dit qu’en 1715, le roi Dossou Agadja, face à 3 années consécutives sans pluie à cause des rivalités entre fils et filles du même royaume, a dû solliciter les services de prêtres du Fa venus du Nigeria. Et lorsque le ToFa est tombé et les différentes cérémonies rituelles ont été faites, une grande pluie s’en est suivie. Cette année 2025, le ToFa au Bénin a révélé l’oracle Fu Gbidzi Yeku.

Au Togo, un chef traditionnel d’un des quartiers populaires de la capitale Lomé a fait observer il y a quelques jours le même rituel appelé DuFa. La science a révélé le signe Yeku Si Winlin.

En 2024, c’est le Burkina Faso, un autre pays africain culturellement riche qui va entrer dans la danse avec l’institutionnalisation en conseil des ministres de la journée des coutumes et des traditions. Le 15 mai devient une date fériée, chômée et payée et au cours de laquelle on donne toute leur place aux traditions africaines. La première édition a eu lieu le 15 mai 2024.

Il y a bien d’autres initiatives en Afrique non encore connues de notre rédaction.

Au demeurant, si pour plusieurs analystes spirituels l’univers est entré il y a quelques années dans une nouvelle ère (ère du verseau), ce qui justifie de tels changements radicaux dans le comportement en Afrique, on espère que cette nouvelle situation va prendre comme un feu toute l’Afrique pour lui garantir de lendemains meilleurs. Car, comme on le dit souvent, il n’y a rien de plus nocif pour une communauté que de vivre sous le prisme d’une autre. Parce qu’à terme, elle en devient l’esclave.

Source: Global Actu

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