Incendie du marché d’Adidogomé : un carnage social sans fin, résultat d’une énième défaillance du pouvoir

C’est devenu une série sans fin. Au Togo, les marchés brulent et continuent de bruler sans aucune explication raisonnable. Les victimes se multiplient. En fin d’année dernière, deux marchés ont été touchés par la spirale noire. Cette fois, c’était le tour des marchés d’Amou Oblo et d’Adidodogmé Assiyéyé d’être frappés par de mystérieuses flammes. Le 31 décembre 2024 dans la nuit, alors que les Togolais s’apprêtaient à rentrer dans la nouvelle année, après une si bien difficile année 2024, certaines commerçantes du marché d’Adidodogmé dans la Commune Golfe sont en pleurs.

L’incendie, dont l’origine n’est pas encore déterminée, a consumé deux hangars avec des marchandises. Selon un premier bilan, les étalages de vingt-et-deux (22) commerçantes et commerçants de produits d’alimentation générale et d’épices et d’ovins sont partis en fumée.
Le scénario est toujours le même. L’incendie s’est déclenché dans la nuit. C’était déjà le cas dans les autres marchés qui ont connu le même triste sort. Une enquête est ouverte.

Au lendemain de l’incendie, comme toujours, une délégation du gouvernement s’est rendue sur les lieux. « Très touché par ce triste évènement, le Président de la République nous a dépêchés de venir vous exprimer avec de vives voix sa compassion et son soutien face à cette dure épreuve.

Il vous rassure de sa disponibilité à l’écoute de vos préoccupations de l’heure et de son attention particulière à vous accompagner pour un relèvement nécessaire afin de vous permettre de poursuivre vos activités socio-économiques indispensables au développement de notre pays le Togo », a laissé entendre Awaté Hodabalo, ministre de l’Administration Territoriale, de la Décentralisation et de la Chefferie Coutumière.

Ce drame est tout ce qui a suivi, rappelle un autre. Il s’agit de l’incendie du marché d’Agoè-Assiyéyé, le 21 décembre 2023, entraînant sa fermeture et la délocalisation de ses occupants jusqu’à ce jour. Et pourtant, encore plus récemment, après l’incendie d’un autre marché, celui de Kégué, il avait été annoncé un renforcement de la sécurité autour des marchés. Visiblement, les défaillances n’ont pas été comblées. Sinon, comment comprendre que dans un pays où un budget important est consacré à la sécurité, des marchés soient régulièrement frappés de mystérieux incendies depuis près de 10 ans.

Désormais, la liste des victimes des incendies des marchés au Togo s’allonge. Sachant que les mesures de réparations ne sont jamais à la hauteur du préjudice, la frustration déjà très élevée dans le pays s’aggrave dangereusement. Cela ne semble pas préoccupé outre mesure le gouvernement qui préfère visiblement endosser le costume du grand bienfaiteur.