La mission de la CÉDÉAO quitte la Guinée-Bissau après des « menaces » du président Embalo

Une mission de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CÉDÉAO) a séjourné en Guinée-Bissau du 21 au 28 février afin de tenter de résoudre la crise politique liée à la fixation de la date de l’élection présidentielle. Dans un communiqué publié le dimanche 2 mars, la délégation a annoncé avoir quitté le pays « au petit matin suite à des menaces d’expulsion proférées par le président Umaro Sissoco Embalo ».

La mission, composée notamment de l’ambassadeur Babatunde O. Ajisomo, conseiller du chef de mission, et de Serigne Mamadou Ka, expert de la commission des élections, avait pour objectif de favoriser un consensus politique en vue des scrutins prévus le 30 novembre.

D’après son communiqué, la mission de la Cédéao a « été reçue en audience par le président Umaro Sissoco Embalo » et a également « tenu des consultations avec un large éventail de parties prenantes nationales » afin d’aboutir à un « consensus » pour l’organisation des élections de 2025.

Toutefois, la délégation a aussi rencontré des figures de l’opposition, un acte qui aurait provoqué la colère du chef de l’État, selon Aristides Gomes, ancien Premier ministre : « Sissoco se trouvait à l’étranger, mais il disposait d’informations. Une fois que l’organisation a accédé aux demandes de l’opposition et a rencontré ses leaders, là, la mission a enfreint l’objectif fondamental de Sissoco, la personnalisation du pouvoir. »

Le 23 février, le président Embalo avait annoncé que les élections présidentielle et législatives se tiendraient le 30 novembre. La Cour suprême de Guinée-Bissau estime que son mandat prend fin le 4 septembre, une date également retenue par le chef de l’État. En revanche, le chef de l’opposition, Domingos Simoes Pereira, fixe l’échéance au 27 février.

Umaro Sissoco Embaló, 52 ans, avait prêté serment pour un mandat de cinq ans le 27 février 2020. Bien que la communauté internationale ait fini par reconnaître son élection, le résultat du scrutin avait été contesté par son principal rival, Domingos Simoes Pereira.

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