En Russie, Ibrahim Traoré plaide pour le transfert de savoirs plutôt que l’aide financière

Dans le cadre de sa visite officielle à Moscou, le Président du Faso, le Capitaine Ibrahim Traoré, a été reçu samedi soir au Kremlin par le Président de la Fédération de Russie, Vladimir Poutine. Cette rencontre, marquée par une atmosphère cordiale et stratégique, a permis d’aborder les grandes lignes d’une coopération renouvelée entre les deux pays.

Lors de cette séance de travail élargie aux délégations respectives, plusieurs sujets d’intérêt commun ont été abordés : la sécurité, l’éducation, l’industrialisation et la lutte contre le terrorisme. Mais c’est sur la question du transfert de compétences que le président burkinabè a particulièrement insisté.

« L’aide que vous pouvez nous octroyer, c’est surtout le transfert de connaissances », a déclaré le Capitaine Traoré, affirmant la volonté du Burkina Faso de sortir du schéma classique d’assistanat pour s’orienter vers une coopération plus structurante et durable. Il a salué l’invitation de la Russie aux commémorations du 80e anniversaire de la victoire sur le nazisme, soulignant l’importance historique de ces sacrifices pour la liberté mondiale.

« Face aux difficultés, naît la détermination à les surmonter », a-t-il poursuivi, appelant à bâtir un avenir basé sur l’autonomie intellectuelle, scientifique et technique des peuples africains.

Response de Poutine

Le Président Poutine, en réponse, a salué la participation du Burkina Faso aux célébrations, qu’il a qualifiée de symbole fort de l’amitié entre les deux pays. Il a rappelé qu’environ 30 000 Burkinabè avaient participé à l’effort de guerre contre le nazisme, établissant ainsi une continuité historique dans les luttes communes contre les formes contemporaines de domination, notamment le terrorisme.

Le président russe a exprimé sa volonté de renforcer les liens de coopération dans tous les domaines, en particulier dans la formation, la science et la technologie.

Sécurité, Éducation et Innovation technologique

Pour le Président Traoré, les priorités sont désormais claires : après la sécurité, l’éducation et l’innovation technologique doivent servir de leviers au développement. Il a évoqué la nécessité de former une jeunesse capable de bâtir une industrie militaire et civile forte au Burkina Faso.

« Finir cette guerre, avoir une armée forte et lancer le développement de notre patrie, telle est l’essence de notre combat », a conclu le Chef de l’État burkinabè, déterminé à faire de la coopération avec la Russie un pilier du redressement national.

Nouvelles alliances en pleine crise mondiale

Cette visite du Président Ibrahim Traoré à Moscou intervient dans un contexte géopolitique particulièrement sensible. Le Burkina Faso, en rupture progressive avec plusieurs partenaires occidentaux, notamment la France, réoriente sa diplomatie vers des puissances alternatives comme la Russie.

De son côté, Moscou cherche à consolider ses alliances en Afrique alors que l’OTAN montre des signes de fragilité, amplifiés par le retour de Donald Trump à la présidence des États-Unis. Ce dernier, critiqué pour son retrait relatif de la scène internationale, a affaibli l’assistance militaire américaine à l’Ukraine face à l’invasion russe entamée depuis février 2022.

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