Déclarations des biens et avoirs: 20 ans de cirque au Togo, 4 mois de concrétisation au Ghana

Aucun pays au monde ne peut se développer sans la bonne gouvernance. Même la Chine qui n’est pas une démocratie, son ascension spectaculaire ses trois dernières décennies repose essentiellement sur la lutte contre la corruption.

Les pays sérieux et soucieux de leur développement sont bien dans la dynamique.
La plus grande promesse de campagne de John Dramani Mahama  pour son retour au pouvoir est fondamentalement axée sur l’assainissement des finances publiques.
Contrairement à certains Présidents adeptes de fausses promesses juste le temps des élections, le Ghanéen affiche clairement sa volonté.
Au Ghana, la lutte contre la corruption prend un nouveau tournant. Le lundi 5 mai 2025, le Président John Mahama a annoncé des sanctions contre plus de quarante hauts responsables de l’État pour la non-déclaration de leur patrimoine. Une obligation pourtant imposée par un nouveau code de conduite, au cœur de son mandat présidentiel entamé en janvier 2025.

Ministres, députés, collaborateurs de la Présidence… Tous sont concernés par la déclaration de patrimoine. Les fautifs devront verser l’équivalent de quatre mois de salaire : trois pour sanction, un en guise de don au Ghana Medical Trust Fund, un fonds public surnommé Mahama cares (Mahama se soucie). « Si, à la fin du 7 mai 2025, certains n’ont toujours pas déclaré leurs avoirs, ils seront démis de leurs fonctions », avait averti le Chef d’État lors d’un discours au Palais Présidentiel d’Accra indiquant que lui aussi est soumis à cette exigence.

Chose promise, chose due. Le délai fixé par le Président Ghanéen John Mahama pour la déclaration de biens par les autorités est arrivé à terme.  Résultat, 55 responsables ont été démis de leurs fonctions et traduits devant le procureur pour deux motifs majeurs : refus de déclarer leur patrimoine et non-respect des instructions Présidentielles.  

Une décision forte pour affirmer la lutte contre la corruption et exiger la transparence.  “Il n’était pas question de laisser passer. La transparence est la condition première de la confiance entre gouvernants et gouvernés”, a martelé un proche collaborateur du Chef de l’État, cité par la presse locale.
Le nouveau code de conduite interdit également les conflits d’intérêts, l’achat de biens publics par des responsables en poste.
Il interdit enfin les cadeaux d’une valeur supérieure à 20 000 GHS (1 450 dollars soit 885 000 FCFA), et encadre strictement les voyages officiels avec des protocoles d’approbation rigoureux.
Pour aller plus loin dans la lutte, un portail en ligne est en cours de création. Cet outil permettra aux citoyens de signaler, de façon anonyme, toute violation des règles.
Le Ghana cherche à restaurer la confiance, après plusieurs scandales qui ont marqué les dernières années, notamment sous le mandat de Nana Akufo-Addo.
En 2023, le pays a fait défaut sur sa dette. Aujourd’hui, Mahama veut redonner du crédit à l’action publique.

Du côté de la société civile, certains saluent déjà une avancée concrète.
« Il s’agit de l’un des cadres éthiques les plus applicables jamais annoncés par un Président ghanéen », a réagi Emmanuel Wilson Jr, de l’organisation Crusaders Against  Corruption.
La Présidente de la Cour Suprême a été suspendue pour ces mêmes motifs.
Mahama et la parole donnée
Dans son programme, le nouveau président investi le 7 janvier 2025, a mis l’accent sur la lutte contre la corruption et la réduction des dépenses publiques de ce pays d’Afrique de l’ouest.
“Dans les mois à venir nous nous lancerons dans un voyage déterminé enthousiaste et entreprenant pour réinitialiser l’économie ghanéenne pour la croissance et l’emploi. Mon administration s’est engagée à mettre en œuvre notre politique d’économie 24 heures sur 24 et à élargir les opportunités d’emploi.” 

Le Président Mahama prévoit la mise en place d’une « économie de 24 heures » pour dynamiser l’activité du pays, accompagnée d’une stratégie de développement des exportations. Le renforcement du soutien à l’entrepreneuriat et à l’innovation figure également parmi ses priorités.
“Ma vision de notre grande nation comprend un gouvernement efficace et léger à l’écoute de vos aspirations.  En tant que ghanéen nous travaillerons sans relâche pour corriger les nombreux torts de l’administration sortante, lutter contre la corruption avec une détermination acharnée”, a-t-il précisé

Un homme c’est sa parole. Bien plus, lorsqu’on prend la destinée des milliers d’âmes à la tête d’un État, il y a davantage d’exigences pour se coller à ses promesses. Il apparait clairement que John Mahama ayant identifié les clés de relance de son pays, n’a pas perdu du temps. Juste quatre mois pour lancer les signaux forts de son mandat de quatre ans.

20 ans de cirque au Togo
Lorsqu’on voit la facilité avec laquelle les autres pays avancent avec leurs réformes, on doit s’offusquer de l’aboulie généralisée qui caractérise le pouvoir des Gnassingbé au Togo.
Figurez-vous , bien que prévue par l’article 145 de la Constitution de 1992 : « Le président de la république, le premier ministre, les membres du gouvernement, le président et les membres du bureau de l’Assemblée nationale et du Sénat et les directeurs des administrations centrales et les entreprises publiques doivent faire devant la cour Suprême une déclaration de leurs biens et avoirs au début et à la fin de leur mandat ou de leur fonction», Faure Gnassingbé et ses apparatchiks ont fait du cinéma pendant 20 bonnes années sans avoir jamais déclaré leurs biens et avoirs. Ceci pour favoriser l’enrichissement sauvage et illicite de la minorité pilleuse.

A la fin, tout ce qu’ils ont trouvé utile à leurs yeux, c’est le changement de la constitution pour instaurer un régime parlementaire à la togolaise. Et les mêmes commencent à multiplier une ribambelle de promesses d’ivrogne alors même que dans cette nouvelle constitution ces dispositives relatives à la déclaration des biens sont tout simplement supprimées pour donner libre cours à la corruption à ciel ouvert et à l’enrichissement illicite . Le Togo est ainsi condamné à du statu quo pour le grand malheur du peuple meurtri et déboussolé.

Kokou AGBEMEBIO

Source : Lecorrecteur

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