Le 16 juin 2025, la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication (HAAC) du Togo a suspendu RFI et France 24 pour trois mois, invoquant des raisons de « stabilité institutionnelle » et d’« image du pays ». L’universitaire et activiste des droits de l’homme Ayayi Togoata Apédo-Amah dénonce cette décision qu’il juge arbitraire, antidémocratique et symptomatique d’un régime autoritaire cherchant à museler la voix du peuple et des médias indépendants.
QUAND LA MACHETTE DE LA HAAC FRAPPE RFI ET FRANCE 24 POUR TROIS MOIS DE CENSURE INJUSTIFIÉE ET ILLÉGITIME
Le 16 juin 2025, les Togolais ont appris avec stupeur la dernière sortie bizarroïde de la HAAC, l’appareil à censure médiatique de la dictature. C’est dire qu’il s’agit d’une institution illégitime tout comme le régime qu’elle sert.
Quel est le crime commis par ces deux médias français ? Il faut comprendre que la diffusion des informations ayant trait aux manifestations du ras-le-bol des Togolais envers la dictature rétrograde a beaucoup énervé ceux qui préfèrent opprimer dans le silence et, si possible, sans témoins. Ce ne sont pas ces médias étrangers qui vont les faire partir, mais le peuple souverain qui seul peut décider de son sort et changer ses dirigeants quand il juge qu’ils sont médiocres à tout point de vue.
La justification cocasse de la fermeture de ces médias français dit en substance: “… portant atteinte à la stabilité des institutions républicaines et à l’image du pays…”
De quelles institutions s’agit-il et de quelle stabilité, s’il vous plaît, Messieurs les censeurs ?
En quoi sont-elles républicaines quand on se succède de père en fils au sommet de l’État dans une succession dynastique à travers un coup d’État sanglant d’un millier de morts et de plus de 6 000 blessés ? Pouvez-vous nous donner une définition claire de la république et des élections démocratiques ?
Je n’ose pas vous demander de nous expliquer ce que vous entendez par l’ “image du pays”. Le pays réel, c’est nous, les victimes d’une tyrannie obscurantiste, de la misère qu’elle génère et d’un horizon bouché pour notre jeunesse. N’est-ce pas plutôt l’image d’une odieuse dictature rejetée par le peuple togolais qui exige de changer de chevaux pour sa lutte de libération ? C’est précisément cette sale image qui nous fait honte et que notre peuple veut changer.
Au lieu de donner des leçons bidon de déontologie des médias, allez donc les prodiguer aux médias d’État antidémocratiques qui sont la caisse de résonnance de la dictature soixantenaire illégale et illégitime.
Et donnez votre démission !
Ayayi Togoata APÉDO-AMAH