La Cour suprême du Sénégal a confirmé, mardi 1er juillet 2025, la condamnation d’Ousmane Sonko à six mois de prison avec sursis pour diffamation à l’encontre de Mame Mbaye Niang, ancien ministre du Tourisme sous Macky Sall. Elle valide également l’amende de 200 millions de francs CFA au profit de ce dernier. Un verdict qui suscite l’indignation du Premier ministre et de ses avocats.
Cette décision met fin au recours déposé par la défense de Sonko, qui contestait la procédure judiciaire ayant mené à sa condamnation en janvier 2024. Les avocats souhaitaient notamment que l’affaire soit transmise au Conseil constitutionnel pour un examen de la légalité de l’article du Code pénal utilisé dans sa condamnation. La Cour suprême a rejeté cette demande.
Toutefois, cette confirmation ne remet pas en cause l’éligibilité d’Ousmane Sonko. Grâce à la loi d’amnistie votée en mars 2024, puis élargie en avril 2025 par la nouvelle majorité, les poursuites liées à des faits à caractère politique survenus entre février 2021 et février 2024 ont été annulées. Cette disposition avait déjà permis à l’actuel Premier ministre de retrouver ses droits civiques, de voter et de se présenter aux élections législatives de novembre 2024.
Reste désormais l’obligation de verser les 200 millions de francs CFA à Mame Mbaye Niang. Une décision que le chef de file du parti Pastef juge « injuste ». Dans une déclaration publiée sur ses réseaux sociaux, Sonko a dénoncé l’attitude de certains magistrats, qu’il accuse d’être « à la solde de politiciens ».
Ses avocats comptent saisir le ministre de la Justice ce mercredi pour introduire une demande de révision du procès. Une procédure exceptionnelle, envisageable uniquement en cas d’élément nouveau. Selon Sonko, un rapport de l’Inspection générale des finances pourrait faire lumière sur la gestion du ministère dirigé à l’époque par Mame Mbaye Niang, et justifier la réouverture de l’affaire.
Sénégal : la Cour suprême confirme la condamnation du Premier Ministre Sonko
