Depuis lundi 18 août 2025, Lomé accueille un atelier d’envergure sous-régionale consacré à l’amélioration des conditions de vie des habitants des bidonvilles. Les travaux, qui se poursuivent jusqu’au 22 août dans la commune du Golfe 6, rassemblent une trentaine de participants issus de huit pays membres de l’UEMOA : le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, la Guinée-Bissau, le Mali, le Niger, le Sénégal et le Togo. Tous appartiennent au réseau mondial Slum Dwellers International (SDI), une plateforme dédiée aux fédérations et organisations communautaires de résidents des quartiers informels.
Un cadre pour penser la ville autrement
Placée sous le thème « Fédérer autour d’une vision commune et impulser une dynamique portée par les habitants », cette rencontre est initiée par le Hub francophone ouest-africain avec le soutien de la Fédération togolaise des habitants et de l’Union chrétienne de jeunes gens (UCJG), qui assure l’organisation locale.
« La ville ne se fera jamais par l’État ou la municipalité tout(e) seul(e). Nous devons être concepteurs et bénéficiaires (…) Nous sommes là pour contribuer à ce qui va améliorer la vie des populations », a insisté Papa Ameth Keïta, Coordonnateur du urbaSEN.
Pour lui, cette initiative se veut un espace d’échanges et de co-construction : « C’est un cadre pour aider les différentes fédérations à trouver les formules et bonnes stratégies pour améliorer la vie des citoyens dans nos pays. »



Les autorités locales en phase
L’atelier bénéficie de l’adhésion des communes abritant les quartiers précaires de Lomé, notamment Katanga et Gbetsogbé. Présents à l’ouverture, Agbehonou Kossigan, maire par intérim du Golfe 6, et Koffi Boko, 1er adjoint au maire du Golfe 1, ont plaidé pour une mobilisation collective.
« Dans les villes, les défis sont immenses : l’accès à l’eau potable, à l’assainissement, au logement décent, à l’emploi des jeunes. Mais chaque défi est aussi une opportunité de construire ensemble des solutions durables », a martelé M. Agbehonou.
Son homologue Boko Koffi a, pour sa part, exhorté les participants à « une synergie d’actions pour faire disparaître les bidonvilles ». Et d’ajouter : « L’expérience a prouvé que ceux qui vivent dans les bidonvilles ne sont pas les moins intelligents. Dans notre commune, nous invitons les jeunes de la rue et des quartiers précaires à apprendre un métier ou à retourner à l’école. »
Un appel à l’action collective
Durant cinq jours, les discussions portent sur les problématiques communes aux quartiers informels : vulnérabilité climatique, inondations récurrentes, accès difficile au foncier, aux services sociaux de base, à l’éducation, à la santé ou encore à l’eau potable. Des propositions concrètes sont attendues pour nourrir les politiques publiques urbaines.
Le coordonnateur du Hub, Joseph Maniragena, a appelé les fédérations présentes à unir leurs forces : « Seul on va plus vite, ensemble on va plus loin. Je ferai tout pour que les pays francophones soient non seulement inclusifs mais aussi reconnus comme un pilier central de la famille SDI. »
Une vision commune pour l’avenir
Au-delà du partage d’expériences, cette rencontre s’inscrit dans une dynamique d’innovation sociale et de mutualisation des pratiques. L’objectif affiché est clair : défendre les droits des habitants des bidonvilles, transformer leurs conditions de vie et peser sur les politiques de développement urbain en Afrique de l’Ouest.
En plaçant les résidents des quartiers informels au centre de la réflexion et de l’action, le Hub francophone ouest-africain et ses partenaires entendent démontrer que la construction de villes inclusives ne peut se faire sans ceux qui les habitent.