John Mahama déjà sur le départ

La limitation de mandats en démocratie vise à prévenir la concentration excessive du pouvoir, à renforcer la rotation des élites et l’alternance politique. Elle permet d’assurer aux électeurs un contrôle plus fréquent sur leurs dirigeants.

Ces fondamentaux protègent les droits humains, le rôle des institutions démocratiques et favorisent une saine compétition politique, réduisant ainsi le risque de dérives autoritaires. C’est indéniable. Et les pays et les hommes qui l’ont compris et intégré dans leur ADN évoluent inexorablement.

Dans un contexte où le Président de la plus grande puissance du monde Donald Trump sème la confusion dans les esprits, le Ghana et son Président John Dramani Mahama sont sans ambiguïté. « Je ne serai pas candidat aux prochaines élections, ce qui me permettra de maintenir la discipline budgétaire », a tranché le successeur de Nana Akuffo Addo lors d’une visite d’État de trois jours à Singapour lundi 25 août 2025 au cours d’une rencontre avec son homologue Tharman Shanmugaratnam. Pour lui, cette décision lui donne « l’autorité morale nécessaire » pour privilégier l’intérêt national au détriment des calculs électoralistes.

Une démarche aussitôt saluée par le Président du National Democratic Congress (NDC), parti au pouvoir, Johnson Asiedu Nketiah « La déclaration du Président est un acte nécessaire pour la proactivité politique, allant au-delà de la lettre de la loi pour garantir la stabilité politique et la confiance démocratique. Nous n’avons jamais dirigé notre parti d’une manière contraire à la constitution nationale et nous n’avons pas l’intention de le faire. Nous respecterons les principes de la constitution ».

De retour au pouvoir en janvier 2025 après avoir effectué un mandat du 24 juillet 2012  au 7 janvier 2017, il ne lui restait qu’un seul mandat à effectuer à la tête du Ghana à l’image de Trump aux États Unis d’Amérique. Mais dans une situation pareille, comme l’un des porte-paroles du principal parti d’opposition ghanéenne NPP,  Freddie Blay, commence à évoquer l’idée d’une interprétation possible des dispositions prévues par la Constitution de 1992, 

« La loi est entre les mains des juges. Si l’affaire est portée devant la Cour suprême, qui détient le droit judiciaire exclusif d’interpréter la Constitution, et que cette instance décide que l’expression « deux mandats » signifie de manière conservatrice ceci ou cela, cela ne me pose aucun problème », il possible d’introduire des manipulations dans ce débat pour offrir un autre mandat au Président Mahama.

La constance qui se dégage aussi est que les dirigeants qui sont réellement à la tâche pour le bonheur de leur population comme Patrice Talon du Bénin et Mahama du Ghana sont bien pressés de partir. Tout le contraire pour les autres à l’image de Faure Gnassingbé en place juste pour la jouissance excessive.
Du retour au pouvoir il y a juste huit mois, John Mahama a déjà réalisé des résultats probants notamment la baisse de l’inflation et des taux d’intérêt, ainsi que l’appréciation marquée du cedi, la monnaie nationale.

La posture claire, lucide et patriotique de Mahama crée déjà des démangeaisons au sein du pouvoir des Gnassingbé  après 58 ans de règne dont 20 pour Faure sans rien apporter de significatif aux Togolais.
Naturellement dans un règne pareil, il ne résulte rien de bon pour le pays. C’est ainsi que le Togo continue de s’effondrer au jour le jour, année après année, pendant que les voisins immédiats se révèlent de modèle de la bonne gouvernance avec des avancées significatives. 

Honoré ADONTUI

Source : Lecorrecteur

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