Les habitudes ont la vie dure. En tant que Président de la République, il avait le devoir républicain de présenter l’état de la nation devant l’Assemblée.
En 20 ans soit quatre mandats, Faure Gnassingbé ne s’est présenté que deux fois.
A présent, il se fait désigner Président du Conseil le 3 mai 2025 dans ce qu’il appelle le régime parlementaire. En vérité, il s’agit sous d’autres cieux d’un type de gouvernance plus exigeant. Le Chef de l’Exécutif est plus présent devant le Parlement pour se prononcer sur sa vision et tous les sujets d’actualité.
Au Togo, les habitudes ont la vie dure. Le changement de régime n’étant pas la vraie thérapie appropriée, la pagaille continue. On a pris plus de cinq mois pour former le gouvernement encore incomplet. Trois semaines après, le peuple togolais est toujours dans l’attente de la déclaration de politique générale. En l’espèce, l’article 54 de la Constitution du 6 mai 2024 stipule: « Le Président du Conseil, après délibération du conseil des ministres, peut engager devant l’Assemblée Nationale la responsabilité du gouvernement sur son programme».
Un peu comme l’autre régime, Faure Gnassingbé peut se cacher derrière la brèche de «possibilité», pour décider d’aller devant les députés ou pas. Quid alors de son programme ?
Le Togo s’apparente à un bateau ivre et sans gouvernail. Après une année dite de transition, Faure Gnassingbé n’a toujours pas la pleine mesure de ses nouvelles orientations. Pendant ce temps , la navigation à vue continue. Et la misère torride dans le pays avec.
Honoré ADONTUI
Lecorrecteur