À Bruxelles, la diaspora togolaise s’est réunie ce samedi 22 novembre 2025 autour d’une rencontre consacrée à la situation des prisonniers politiques au Togo. Organisée par le Mouvement Patriotique du 5 octobre (MO5), la rencontre a réuni plusieurs acteurs juridiques, médiatiques et associatifs engagés sur la question des droits humains. Dans son allocution d’ouverture, le coordinateur général du MO5, Eloi Koussawo, a rappelé l’importance de briser le silence et l’indifférence face aux violences politiques, appelant la diaspora à renforcer son rôle dans la défense des détenus. Ci-dessous, l’intégralité de son discours introductif.
Discours introductif – Rencontre de la diaspora togolaise
Thème : « Les prisonniers politiques : comment notre silence et indifférence encouragent la violence politique au Togo »
Date : Samedi 22 novembre 2025
Chers compatriotes,
Nous sommes réunis aujourd’hui, ici à Bruxelles, autour d’un thème qui touche au cœur même de notre humanité et de notre responsabilité collective : la situation de nos frères et sœurs emprisonnés pour avoir osé défendre la justice, la démocratie et la liberté dans notre cher pays le Togo.
Nous ne devons jamais oublier nos compagnons de lutte qui sont aujourd’hui derrière les barreaux et parmi lesquels nous comptons déjà plusieurs morts. Le combat pour lequel ils se retrouvent-là ne les concerne pas seulement eux ; il nous concerne tous. Chaque citoyen, chaque membre de notre diaspora, chaque défenseur des droits humains, est concerné par cette lutte pour la dignité, la liberté, l’idéal démocratique.
Leurs familles et proches doivent pouvoir compter sur nous pour leur témoigner proximité, solidarité et chaleur humaine. Ils doivent savoir et sentir que nous ne les oublions pas, que leur sacrifice n’est pas vain. Nous ne devons jamais opter pour la résignation. Nous avons le devoir de faire entendre leur voix, de dénoncer l’injustice et d’œuvrer sans relâche pour qu’ils recouvrent la liberté. Leur place n’est pas dans les cachots, mais aux côtés de ceux pour lesquels ils ont risqué leur liberté et leur vie. Nous devons crier avec le poète Césaire comme dans son ‘Cahier d’un retour au pays natal’ : « Ma bouche sera la bouche des malheurs qui n’ont point de bouche, ma voix la liberté de celles qui s’affaissent au cachot du désespoir ».
Aujourd’hui, nous avons l’honneur d’accueillir des invités qui incarnent l’expertise, l’engagement et le courage. Oui, des invités qui ont compris que nous devons rompre avec le silence et la passivité en nous engageant dans le noble combat pour le Togo. Ils ont compris, comme le dit toujours le poète, que nous ne devons pas « croiser les bras en l’attitude stérile du spectateur ».
Maître Mawaba Songué Balouki, avocate au barreau de Marseille et membre de l’Association du barreau de la CPI,
Maître Alexis Ihou, avocat au barreau de Lille,
Ferdinand Ayité, journaliste d’investigation en exil,
Alphonse Lawson-Hellu, leader du groupe Pyramide,
Assiba Johnson, défenseur des droits humains, responsable du Regroupement des Jeunes Africains pour la Démocratie et le Développement (REJADD section Togo).
Chacun d’eux apportera, j’en suis sûr, un éclairage précieux sur les enjeux politiques, juridiques, médiatiques et humanitaires autour de la détention illégale, arbitraire de nos compatriotes et sur le rôle que nous, diaspora togolaise, pouvons et devons jouer contre un pouvoir dictatorial vieux de plusieurs décennies qui ne respecte aucune décision internationale en faveur des détenus politiques.
Chers compatriotes et amis du Togo, cette rencontre n’est pas seulement une discussion : c’est un acte de solidarité, de mémoire et d’engagement citoyen. Que nos réflexions, nos échanges et nos actions contribuent à briser le silence et l’indifférence qui nourrissent la violence politique ! Que la lumière de la justice et de la liberté éclaire bientôt le chemin de nos compagnons emprisonnés !
Je vous souhaite donc la cordiale bienvenue, et nous espérons que cette rencontre sera riche en débats, en stratégies et en inspiration pour que jamais le courage de nos prisonniers ne soit oublié.
Je vous remercie.
Eloi Koussawo,
Coordinateur général du Mouvement Patriotique du 5 octobre (MO5).
Togo – “Se taire, c’est abandonner nos prisonniers politiques” : avertit Eloi Koussawo à Bruxelles


