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Togo- Cinquième République : le récit officiel d’un nouveau départ institutionnel

Le Togo a officiellement basculé dans la Cinquième République à la suite de la promulgation d’une nouvelle Constitution, le 6 mai 2024. Ce changement institutionnel marque le passage d’un régime semi-présidentiel à un régime parlementaire, dans lequel le président de la République est désormais élu par le Parlement.

Les autorités présentent cette réforme comme une évolution visant à stabiliser les institutions et à renforcer l’efficacité de l’action publique. Selon le gouvernement, la nouvelle architecture institutionnelle permettrait une meilleure clarification des rôles et une gouvernance plus lisible pour les citoyens.

Sous la direction du président du Conseil, Faure Gnassingbé, l’exécutif affirme que la Cinquième République s’inscrit dans une logique de continuité des politiques publiques. Les priorités affichées restent axées, selon les autorités, sur la consolidation de la paix sociale, le renforcement de l’unité nationale et la poursuite des réformes économiques et sociales engagées.

Réformes et orientations mises en avant

Sur le plan institutionnel, le pouvoir met en avant l’entrée en fonction rapide des nouvelles institutions prévues par la Constitution. Le gouvernement estime que ce cadre favorise une plus grande cohérence dans la prise de décision et une meilleure coordination de l’action publique.

Dans le domaine social, les autorités évoquent la poursuite du déploiement de l’assurance maladie universelle, ainsi que les investissements réalisés dans les secteurs de la santé, de l’éducation et de l’accès aux services de base. Le gouvernement souligne également les efforts engagés pour étendre l’accès à l’eau potable et à l’électricité, notamment en milieu rural.

La décentralisation, la modernisation de l’administration et la digitalisation des services publics sont également citées par l’exécutif comme des axes structurants de l’action gouvernementale. Ces mesures sont présentées comme destinées à rapprocher l’administration des citoyens et à réduire les délais dans les démarches administratives.

Des critiques persistantes de l’opposition

La réforme constitutionnelle continue toutefois de susciter de vives critiques au sein de l’opposition togolaise et d’une partie de la société civile. Ces acteurs dénoncent une adoption jugée unilatérale du texte et contestent la légitimité du processus.

Selon eux, le passage à la Cinquième République s’apparente à un « coup d’État constitutionnel », estimant que la réforme aboutit, dans les faits, à une concentration durable du pouvoir au profit d’une seule personne. L’opposition considère que le nouveau dispositif institutionnel réduit l’expression du suffrage universel direct et affaiblit le contrôle citoyen sur l’exécutif.

Alors que le gouvernement défend la Cinquième République comme un facteur de stabilité et de continuité institutionnelle, le débat reste ouvert sur la portée réelle de cette réforme et sur ses implications à long terme pour la gouvernance et la vie démocratique au Togo.

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