« Toute action provoque une réaction ou une conséquence, ne jamais l’ignorer » (Patt El Persévérance Dourilla). Elles n’ont pas attendu 24 heures pour réagir, suite à une forme de coup d’Etat contre le variant alpha.
A commencer par Antonio Guterres, Secrétaire général de l’ONU. « Je suis personnellement de très près la situation en Guinée. Je condamne fermement toute prise de pouvoir du gouvernement par la force du fusil et appelle à la libération immédiate du président Alpha Condé », s’est-il fendu. Suivi juste après par le syndicat des chefs d’Etat de la CEDEAO.
« La CEDEAO note avec une grande préoccupation les récents développements politiques survenus à Conakry, République de Guinée. Elle condamne avec la plus grande fermeté cette tentative de coup d’Etat de ce dimanche 5 septembre 2021. La CEDEAO exige le respect de l’intégrité physique du Président de la République, le Professeur Alpha Condé et sa libération immédiate et sans condition ainsi que celle de toutes les personnalités arrêtées. Elle exige également le retour à l’ordre constitutionnel sous peine de sanctions. La CEDEAO réaffirme sa désapprobation de tout changement politique anticonstitutionnel. Elle demande aux forces de défense et de sécurité de demeurer dans une posture républicaine et exprime sa solidarité envers le peuple et le Gouvernement Guinéens », s’égosille le club des chefs d’Etat.
Ne voulant et ne pouvant être en reste, l’Union Africaine, à travers son président Felix Tshisekedi et le président de la Commission, Moussa Faki Mahamat, « condamne toute prise de pouvoir par la force et demande la libération immédiate du président Alpha Condé. Ils invitent le conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine à se réunir d’urgence pour examiner la nouvelle situation en Guinée et pour prendre les mesures appropriées aux circonstances ».
On assistera probablement à d’autres condamnations à travers des messages où des chefs d’Etat rivaliseront d’ardeur pour rappeler de sacro-saints principes de respect de la légalité. Certains voudront s’ériger en médiateurs de la crise guinéenne, alors que ce sont ceux-là mêmes qui, dans leur pays, sont les pyromanes des crises.
Mais alors, où étaient l’ONU, la CEDEAO, l’UA et autres lorsque des quidams de la trempe de Condé, Ouattara et autres tripatouillaient les lois fondamentales de leur pays pour faire du fauteuil présidentiel leur bien privé ?
Il est répugnant que des militaires s’emparent du pouvoir par les armes. Tout comme il est criminel que des civils fassent de même en comptant sur l’armée de leur pays. Alpha Condé l’a fait et comme un boomerang, il a reçu l’effet en plein dans son visage de 83 ans. Alors qu’il avait, comme d’autres boulimiques du pouvoir, promis de ne pas toucher à la constitution. Au Togo, Faure Gnassingbé avait affirmé que pour que la démocratie s’installe dans les pays africains, il faut 2, au plus 3 mandats. Demandez comment il s’y est pris pour en être à son 4è, le 5è étant en téléchargement.
Tant que les organisations de gestion des crises n’oseront pas interdire qu’un président modèle la constitution selon ses intérêts, on assistera à des réponses du genre de ce qui s’est passé en Guinée. Loi de cause à effet, ça s’appelle.
Godson Ketomagnan
Source : Liberté