Akato (commune du Golfe 7) est un brasier qui risque d’exploser si rien n’est fait. Il y a de l’électricité dans l’air et les populations ont le cœur dans la main. En cause, l’affaire opposant la collectivité Massémé à celle d’Avoussou dans le cadre d’un litige foncier, laisse présager des jours sombres dans cette contrée de la capitale.
En conférence de presse samedi, la collectivité Massémé a interpellé le chef de l’Etat, Faure Gnassingbé à se saisir du dossier afin que le village d’Akato retrouve le calme et la quiétude face à ce litige foncier qui n’a que trop duré.
En effet, cela fait 30 ans que dure ce conflit. A sa genèse, la collectivité Massémé d’Akato et celle nommée Tani aidé par les Avoussou, se disputaient 39 hectares de terres. Après une longue bataille judiciaire, la justice a tranché en faveur de la collectivité Massémé.
Mais, ce sera compter sans l’appétit vorace de la collectivité Avoussou. Cette dernière et les Massémé se retrouveront à nouveau dans un litige foncier impliquant cette fois-ci, 49 hectares de terres.
Du Tribunal de Première Instance en passant par la Cour d’Appel puis la Cour suprême, la collectivité Avoussou n’aura pas gain de cause. Le 15 octobre 2020, la haute juridiction du pays a reconnu la collectivité Massémé, propriétaire des 49 hectares.
Toutefois, la collectivité Massémé peine à accéder à son domaine en raison des violences et menaces de la part des membres de la communauté Avoussou. Selon les informations, les perdants insatisfaits, ont par la suite, attaqué la décision de la Cour suprême qui a tranché en faveur des Massémé sur les 49 hectares. Ceci, en faisant tierce opposition devant la Cour d’appel, sous d’autres noms.
Et le comble, à en croire Kokouvi Massémé, ancien ministre du gouvernement de transition de Koffigoh, membre de la collectivité Massémé, c’est que la même Cour a accepté la requête du camp adverse.
« Nous ne comprenons pas comment la Cour Suprême, qui est le dernier ressort, peut rendre une décision et que nos adversaires fassent une tierce opposition au niveau de la Cour d’appel et que la Cour accepte. Nous ne comprenons pas comment les membres de la famille Avoussou peuvent changer de nom pour faire une tierce opposition au jugement de la Cour Suprême », s’est-il plaint.
Pour ce denier, l’arrêté du président de la Cour suprême, Abdoulaye Yaya, interdisant l’exécution des ordonnances des juges, n’est pas le fruit du hasard. Selon lui, cette interdiction semble liée au litige foncier d’Akato.
« La Cour Suprême nous a donné raison parce que ces terrains nous appartiennent. C’est là où se situent nos maisons, nos couvents fétichistes, nos cimetières. C’est là où nous habitons. On a constaté que juste après, la Cour Suprême a pris la décision que personne ne doit bousculer quelqu’un parce que ce sont des acquéreurs », a souligné Kokouvi Massémé.
Ainsi invite-t-il les autorités togolaises à faire diligence dans ce dossier pour que justice soit rendue.
La Collectivité Massémé se dit inquiète en raison des emprisonnements, de l’assassinat, des détentions et menaces dont ont été victimes certains membres dans le cadre de ce litige foncier. Selon elle, la situation reste tendue entre les deux collectivités et elle est persuadée que quelque chose se trame dans l’ombre par ses adversaires.
« Jusque-là, j’ai toujours demandé aux miens de ne pas usé de violence. J’ai tout pour gardé le calme à Akato-Avoémé. Mais je ne sais pas ce qui se passera si la partie adverse met à exécution ses menaces. Il faut que les autorités togolaises s’impliquent davantage dans cette affaire. Akato est une poudrière qui peut embraser tout le Togo, puisque les litiges foncier, on en a partout sur toute l’étendue du territoire », a-t-il indiqué.