Une loi afin de rendre officielle la polygamie, une pratique pourtant courante dans la société africaine en général, et ivoirienne en particulier. Il ne fallait pas plus pour susciter le courroux des organisations féministes dans le pays de Didier Drogba.
La proposition de loi de loi relative à la légalisation de la polygamie a été déposée au parlement ivoirien par le député Yacouba Sangaré issu de la majorité présidentielle. « Il est temps de mettre fin à l’hypocrisie et de briser le tabou de la polygamie, qui est pourtant une pratique réelle et courante dans nos sociétés africaines », déclare-t-il lors du point de presse organisé pour informer l’opinion nationale de son projet. « La Côte d’Ivoire s’est dotée, en 1964, d’un code civil révolutionnaire qui instituait le mariage monogamique comme modèle de famille nucléaire. Ce code civil rénové a consacré la mise sous l’éteignoir de la polygamie. Malgré une vaste campagne de promotion de la famille nucléaire, les formes de mariage traditionnel ont continué et continuent d’exister à côté du choix du législateur » précise le député de Koumassi en indiquant que « le nombre de polygames se compte dans toutes les couches de notre société. Cela prouve que cette loi (instituant la monogamie) est inadaptée aux réalités africaines. C’est pour cette raison que beaucoup de pays africains ont courageusement consacré dans leur législation, la reconnaissance des mariages polygamiques. Il s’agit notamment du Gabon, du Cameroun, de l’Afrique du Sud, du Sénégal, du Mali, du Congo, de la RCA, du Kenya, etc. ».
Il faut ajouter que la démarche de l’honorable Sangaré n’est pas cavalière. Il est soutenu par d’autres députés comme ceux d’Abobo, de Man et Bouna. Dans cette proposition pour modifier et compléter la loi n° 2019-570 du 26 juin 2019, la polygamie serait optionnelle, donnant la liberté aux conjoints d’opérer un choix libre. Par ailleurs, ces députés estiment qu’une telle légalisation permettrait une protection juridique de nombreuses femmes dans des foyers polygames.
Comme on pouvait s’y attendre, cette proposition passe pour une mauvaise blague auprès d’une frange de la population, les féministes notamment. C’est ainsi que s’insurgeant contre cette proposition, Mme Constance Yaï, ancienne Ministre ivoirienne de la solidarité et de la promotion de la femme, a déclaré « Il n’y a pas de polygamie en Côte d’Ivoire, il y a des hommes qui ont plusieurs maîtresses. Dites les choses avec leurs mots, il s’agit de personnes qui se sentent contrariées par la fidélité dans le ménage ! ». Cette dernière ajoute que « la polygamie ne fait pas partie des préoccupations majeures de l’ensemble des Ivoiriens… Ce n’est pas parce que notre société, très fortement patriarcale, pousse les jeunes filles à courir après un mariage quel qu’il soit qu’il faille mettre de côté les valeurs qui fondent un ménage. Ce n’est pas parce qu’on est en Afrique que les femmes doivent être considérées comme du bétail ».
Les débats sont ouverts et promettent d’être houleux.
Le problème est que durant l’enfance et l’adolescence, les enfants nés dans le cadre polygamique sont souvent malheureux notamment lorsque les revenus du maître des lieux sont limités. C’est déjà une raison suffisante pour n’épouser qu’une seule femme.
Monogame avec 100 maîtresses s appelle quoi?