Les actes de terrorisme perpétrés dans les Etats ouest-africains particulièrement, sont les œuvres de groupuscules aux motivations diverses. Mais il y a un fait marquant cette nébuleuse terroriste : malgré leurs motivations dispersées, quand il s’agit de créer la terreur, ces groupuscules s’accordent et trouvent un intérêt commun. Cette attitude qui, en réalité, est une force pour ces bandits doit pouvoir trouver un contrepoids auprès des autorités nationales, d’où la nécessité de réveiller la fibre patriotique.
Au Mali tout comme au Burkina Faso, Niger, Bénin et Togo, les attaques terroristes touchent les populations et les forces de défense avec des pertes en vies humaines et destructions d’infrastructures. En début de cette semaine, des dizaines de civils (commerçants et élèves) ont été tués par une mine artisanale posée par des terroristes au nord du Burkina Faso.
Les gouvernements de tous ces pays combattent tant bien que mal militairement cette barbarie. Toutefois, avec les expériences des puissances occidentales en Irak et en Afghanistan, il est évident que le volet militaire est insuffisant pour mener efficacement cette lutte.
Afin de contrer l’accord commun des groupes terroristes à créer l’anarchie et à perpétrer des massacres, il est indispensable que l’accord social qui doit être le cheval de proue de toute nation soit revisité et reconstruit. Il s’agit en réalité de réveiller la fibre patriotique là où elle somnole, et la restaurer là où elle est détruite.
A cet effet, cet amour de la patrie ne se décrète pas comme certains gouvernements l’espèrent. Il est le fruit d’une construction continuelle dont les bases sont posées par les politiques sociales, économiques et sécuritaires des dirigeants. En l’espèce, certains Etats partent avec beaucoup de lacunes.
En l’état actuel des choses, le Mali semble être en bonne posture dans l’émulation de ce sentiment de fierté à l’égard de sa patrie et de ses dirigeants. Pour cause, la junte militaire affiche clairement ses intentions de rupture avec les politiques antécédentes, celles-là même qui ont laissé pourrir la situation terroriste dans le pays.
Dans d’autres Etats, les politiques sociales marquées par une paupérisation continuelle de la masse et une aisance insolente de minorités ne permettent pas cette émulation patriotique nécessaire à la lutte contre le terrorisme. Il revient aux gouvernants de jeter les bases de cette fierté d’appartenir à telle patrie en créant une atmosphère favorable au bien-être individuel et à l’épanouissement collectif.
L’Afrique de l’Ouest a besoin en cette période de dirigeants audacieux, capables de tenir des propos fermes et cohérents face à certaines puissances occidentales qui profitent de l’anarchie pour s’enrichir au dos des peuples africains. Susciter la fierté et l’admiration des peuples gouvernés doit être la démarche intellectuelle, sociale et politique qui accompagne le volet militaire contre les groupuscules terroristes.
Barth K.
Deux groupes de terroristes se battent entre eux. D’un côté les FAT et de l’autre des fous d’Allah. Que le plus fort gagne.