Togo–Les microfinances, un secteur où nichent les fraudeurs

L’activité des Systèmes Financiers Décentralisés (SFD) ou microfinances au Togo, est devenue une panacée pour plusieurs entrepreneurs aventuriers en la matière qui poursuivent un enrichissement personnel au détriment du bien-être financier des membres souscripteurs. Chaque année, on assiste à la disparition de responsables de microfinance avec les fonds épargnés.

L’objectif de nombreux responsables de microfinance au Togo est très loin de celui des premiers initiateurs de cette noble activité qui devrait permettre aux couches défavorisées d’avoir accès aux crédits. Le bangladais Muhammad Yunus, prix Nobel de la paix 2006 et initiateur de l’idée de microfinance dans le monde, tomberait des nues s’il assistait à ce qui se passe dans ce secteur au Togo.

Il est important de préciser que toutes les brebis ne sont pas galeuses dans ce secteur d’activités. Il y a sur le marché togolais, des Systèmes Financiers Décentralisés qui font preuve de rigueur dans la gestion des épargnes des membres. Toutefois, les « mauvaises graines » sont pléthoriques. De façon récurrente, on constate que des responsables de microfinances disparaissent quasiment avec les fonds épargnés en fermant simplement et purement les portes.

Le dernier en date est celui de la microfinance nommée « La Grâce Divine » dont les membres sont en pleine désolation actuellement. Les agences de cette microfinance ne s’ouvrent plus. Pourtant cette structure est bien enregistrée et dispose d’un agrément N°399/MATDCL/DLPAP/SG/DOCA.

Pourquoi un tel état des choses ?

Il semblerait que l’Etat togolais n’accorde plus d’agrément en matière de Systèmes Financiers Décentralisés. Pour cette raison, il y a plein de microfinances qui opèrent dans l’illégalité étonnamment au vu et au su de tout le monde. Certaines d’entre elles ont vu leur agrément être retiré, mais continuent de collecter les épargnes allègrement.

Par ailleurs, la direction des microfinances au Togo souffre cruellement de compétence. La loi bancaire de l’UEMOA qui régit les banques est très exigeante sur les compétences des directeurs et cadres de ces établissements. A contrario, les microfinances sont laissées entre les mains des entrepreneurs qui n’ont aucune notion de gestion. Pire, ceux-ci rechignent à recruter des personnes compétentes pour garantir la bonne gestion des fonds des membres.

Toutes ces raisons jettent du discrédit sur ce secteur qui est censé relever le niveau financier de pauvres populations.   

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