C’est difficile et impossible à croire. Certains pensent que la levée, par le ministère des Sports et des Loisirs, des sanctions prises par le Comité National Olympique du Togo contre des acteurs du mouvement olympique et sportif pour des actes qui relèvent du faux, peut trouver son fondement dans une illusoire équité, une unité et une cohésion sociale fabriquées de toutes pièces pour justifier une forfaiture.
Les mots ont leur sens. Mais au ministère des Sports et des Loisirs, on a visiblement fait le choix d’attribuer un synonyme aux mots « équité, unité et cohésion sociale ». Ce synonyme, c’est « l’impunité ». Dans des affaires de détournement de deniers publics et trafic de visa Schengen par des acteurs sportifs dans lesquelles les ambassades, le gouvernement, l’opinion publique et le public sportif attendent la manifestation de la vérité, la ministre Lidi Bessi Kama a décidé de lever arbitrairement les sanctions prises par le CNO-Togo conformément à ses textes et procédures, alors que les preuves contre les personnes incriminées sont irréfutables.
Si l’on doit analyser, il saute aux yeux que la ministre des Sports et des Loisirs a un problème particulier contre le président du CNO-Togo ? Lequel ? On ne saura le dire. Mais tout porte à croire que c’est bien le cas, puisque la ministre devrait savoir qu’aucune disposition légale ne peut lui permettre de violer la Charte Olympique, les valeurs de l’olympisme et les textes du CNO-Togo, une institution qui dispose d’ailleurs d’un statut particulier partout dans le monde.
Il nous souvient que depuis le déclenchement de l’affaire, c’est la ministre des Sports qui a été la première à prendre des restrictions en ce qui concerne la délivrance des passeports de service aux acteurs du sport et elle avait même signer une circulaire à l’intention des sportifs par rapport aux nouvelles exigences de sortie du territoire pour des raisons de participation aux compétitions internationales. A quelles fins si tant est qu’elle s’inscrit aujourd’hui dans une démarche de levée de sanctions à de présumés coupables de faux sans chercher à connaître la vérité ? Serait-ce un blanc-seing donné aux autres fédérations nationales sportives qui pourraient aussi demain faire pareil au nez et à la barbe de la ministre des Sports, en comptant bien sûr sur sa protection ?
Beaucoup d’interrogations auxquelles une prise de parole publique sur le dossier est attendue par la ministre des Sports, plutôt que des articles destinés à salir le CNO-Togo et son président qui restent sereins.