Le procès historique de l’ex-dictateur guinéen Moussa Dadis Camara, jugé pour un massacre commis le 28 septembre 2009, a de nouveau été ajourné mercredi alors qu’il devait reprendre après trois semaines de suspension, a constaté un correspondant de l’AFP.
Après un boycott des avocats, c’est une grève des gardiens de prison qui, en l’absence des accusés, a causé le renvoi du procès au 10 juillet.
L’ex-dictateur Moussa Dadis Camara et une dizaine d’anciens responsables militaires et gouvernementaux répondent depuis le 28 septembre 2022 devant les juges de dizaines d’assassinats et d’une litanie de crimes de violences sexuelles, actes de torture, enlèvements et séquestrations, commis dans un stade de la banlieue de Conakry et alentour le 28 septembre 2009 et les jours suivants.
Ce procès était suspendu depuis le 29 mai, les avocats refusant de plaider parce qu’ils disaient n’avoir toujours pas été payés.
Un accord a été trouvé avec les autorités. Mais alors que les avocats étaient de retour dans le prétoire mercredi matin, les accusés, eux, manquaient à l’appel, ce qui a conduit la cour à reporter l’affaire.
Les gardiens ont déclenché une grève dans toutes les maisons d’arrêt du pays avec plusieurs revendications, dont une augmentation des salaires, selon une déclaration faite à la prison civile de Conakry.
Il s’agit d’une nouvelle déconvenue pour les victimes et leurs proches qui attendent beaucoup de ce procès, le premier du genre dans un pays dirigé pendant des décennies par des régimes autoritaires.
L’ONG Human Rights Watch s’alarmait la semaine passée des incertitudes sur l’avenir du procès.
Au moins 156 personnes ont été tuées et des centaines blessées et au moins 109 femmes ont été violées le 28 septembre 2009 et les jours suivants, selon le rapport d’une commission d’enquête internationale mandatée par l’ONU. Les chiffres réels sont probablement plus élevés.
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