CEDEAO–Contre les coups d’Etats, Bola Tinubu chante le même refrain

A peine élu président en exercice de la Communauté Economique Des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), le nigérian Bola Tinubu a exprimé sa vive réprobation à l’égard des coups d’Etats militaires. Il compte faire de la lutte contre les changements anticonstitutionnels son cheval de bataille. Seulement, tout ceci sonne comme une rengaine déjà lassante.

Les bruits de couloir qui faisaient du nouveau président nigérian, Bola Tinubu, le successeur de Umaro Sissoco Embalo à la tête de la CEDEAO ont été confirmés au terme de la 63^ème sommet des Chefs d’Etat de l’organisation. Celui qui a pris les rennes du géant d’Afrique de l’Ouest il y a moins de deux mois, est coopté par ses pairs pour diriger une organisation communautaire qui a perdu en crédibilité et en efficacité ces dernières années.

Bola Tinubu veut être la figure de défense de la démocratie : « Nous devons être des défenseurs de la démocratie. Nous avons fait beaucoup de sacrifices pour elle, nous en avons besoin et nous devons être des exemples ».

A cet effet, les coups d’Etat militaires ne doivent plus être de mise au sein de l’espace ouest-africain. Cependant, au risque de retomber dans le même cercle vicieux que ses prédécesseurs, le nouveau président en exercice de la CEDEAO va devoir traiter le déficit démocratique en Afrique de l’Ouest un peu plus profondément, notamment les modifications de dispositions constitutionnelles pour s’éterniser au pouvoir et surtout la question de la limitation des mandats présidentiels.

C’est par « pure complaisance politique » que de ne pas comprendre que l’alternance politique est un pilier fondamental de la démocratie. La « guerre » contre les coups d’Etat militaires que compte mener Bola Tinubu ne sera efficace qu’en ayant comme contrepoids la limitation des mandats présidentiels au sein de l’espace CEDEAO . Le nigérian dispose de 12 mois pour modifier ce refrain qui passe désormais pour un vœu pieux.