La décision de la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication (HAAC) portant suspension, jusqu’à nouvel ordre, du journal « L’Indépendance Express » du confrère Carlos Kétohou, suscite de l’indignation. Dany Ayida du mouvement « Engagement pour un avenir apaisé » parle d’un net recul de la liberté de la presse au Togo.
L’acteur de la société civile qui n’est plus à présenter, n’est pas d’accord avec la sanction de la HAAC à l’encontre de l’hebdomadaire « L’Indépendant Express ». Pour lui, il y a lieu de s’inquiéter quand on jette regard rétrospectif sur la manière dont les organes de presse sont traités ces derniers temps au Togo.
« Quand on compare ce qui vient d’arriver à L’Indépendant Express à ce qu’est arrivé à L’Alternative dans l’affaire de pétrole-gate, je pense qu’il y a lieu de s’inquiéter par rapport à l’avenir de la presse indépendante et libre au Togo. C’est à juste titre, parce que le pouvoir togolais est assez puissant et n’admet aucune forme d’opposition, aucune forme de contre-pouvoir et toutes les voix dissidentes sont condamnées et réprimées assez violemment. Dans le cas de L’Indépendant Express, on voit que c’est une complaisance assez poussée entre d’une part les sécurocrates du pays et d’autre part les gendarmes en civil qui sont à la HAAC qui répriment tout », a souligné Dany Ayida.
Selon le Directeur résident de National Démocratic Institute (NDI) en République Démocratique du Congo, la presse togolaise libre et critique est en voie de disparition ou risque d’être complètement muselée si l’on n’y prend pas garde.
« La presse togolaise risque aussi de disparaitre ou voir toutes ses prérogatives retirer. Il y aura toujours l’autocensure. Les gens auront peur de publier des articles qui dérangent, les gens ne pourront pas creuser dans les affaires qui dérangent, et finalement, puisque les juges ont tendance à protéger les plus forts, c’est l’Etat de droit qui va en pâtir », a-t-il fait savoir.
Notons que la sanction de L’Indépendant Express intervient suite à la publication d’un article évoquant le vol présumé de cuillères dorées par deux femmes ministres lors d’une réception organisée par une banque.