Trois jeunes journalistes (Charles Kponwondon du site d’information Horizon-news, Anani Vidzraku de radio Victoire et Romuald Lansou de la webtélé Togoinfos) ont été brièvement interpellés mercredi, relançant les débats sur la l’état de la liberté de la presse au Togo.
Les trois confrères étaient à la préfecture du Golfe ce mercredi 03 février 2021. Alors qu’ils interviewaient le chef canton d’Adakpamé (banlieue est de Lomé), Togbui Dagban-Ayivon IV (membre du parti d’opposition, CAR), venu répondre à une convocation du préfet du Golfe, Komlan Agbotsè, ils ont été interpellés par les forces de l’ordre sur ordre du préfet, de sources concordantes. Le représentant du pouvoir central leur reproche de travailler sans autorisation dans l’enceinte de la préfecture.
Conduits à la brigade territoriale, leurs enregistrements ont été effacés. Ils seront soumis alors à un long interrogatoire. Après avoir laissé des empreintes, les trois confrères ont été relâchés, avec instruction de se mettre à la disposition de la brigade pour la suite de la procédure.
Le sort des trois jeunes journalistes alimente les débats sur l’état de la liberté de presse au Togo, suscitant les protestations des organisations de presse au niveau national.
« L’OTM, le CONAPP, le PPT, l’ATOPPEL, l’URATEL, l’UJIT et le SYNJIT s’insurgent contre cette attitude du préfet du Golfe qui nuit gravement à la liberté d’informer et condamnent avec la dernière rigueur cette agression sur les journalistes dans l’exercice de leur métier », a indiqué les six organisations de presse mercredi dans un communiqué conjoint, rappelant que « la liberté d’expression est un droit fondamental reconnu par la Déclaration universelle des droits de l’homme et consacré par la Constitution togolaise, et nul n’a le droit de restreindre ce droit qui est un pilier essentiel de la démocratie, en se cachant dernière quelque argument que ce soit ».
Par ailleurs, ces organisations professionnelles de presse préoccupées par la situation, « demandent aux autorités togolaises de tout mettre en œuvre, afin de garantir aux professionnels des médias le libre exercice de leur profession ».
Notons qu’au Togo, les journalistes rencontrent ces derniers temps de difficultés : arrestations par-ci, convocations par-là, sans oublier la saisine parfois de matériels par les forces de sécurités, entre autres.
Ces organisations se plaignent de quoi? Alors qu’elles peinent à mieux s’organiser et se distinguent dans des actions de courbette.