En décembre dernier, le Togo s’est doté d’un nouveau Code du travail auquel le gouvernement veut déjà apporter des modifications devant limiter les actions syndicales.
Au dernier Conseil des ministres tenu ce mercredi 24 février 2021, l’Exécutif décide d’apporter certains changements additionnels à des dispositions du texte censé régir désormais le monde du travail dans le pays. L’annonce a surpris beaucoup de Togolais étant donné qu’il a été voté seulement en fin d’année dernier.
Selon le ministre en charge de la Fonction publique, du Travail et du Dialogue social, l’objectif est de renforcer la modernisation des relations sociales, privilégiant le dialogue social, l’esprit de compromis. Et les modifications concerneront les conditions de création des organisations syndicales, l’exercice du droit de grève dans l’optique, souligne-t-il dans des propos rapportés par un confrère en ligne, de “prévenir les risques de conflits sociaux préjudiciables à la paix sociale, de préserver l’activité économique et l’emploi et conforter la compétitivité de l’économie togolaise”.
En effet, détaille l’autorité politique, “l’esprit de dialogue et de compromis que peut manifester la grande majorité des partenaires sociaux, notamment les syndicats des travailleurs ne devrait pas être stigmatisés et perçus comme des faiblesses ou une attitude de compromission. Et les organisations syndicales ne devraient pas naître et s’inscrire dans des postures de surenchère et de radicalisme, avec des effets dévastateurs sur l’ensemble de la collectivité nationale”.
Gilbert Bawara ajoute que « pour l’essentiel, les modifications apportées préservent le régime existant jusque-là en matière de création des syndicats. Les pièces à fournir, les autorités compétentes à saisir et les diligences à accomplir par ces dernières sont concises et précises ».
Malgré toutes ces explications, le ministre ne convainc pas grand monde. En réalité, murmure-t-on, les nouvelles dispositions qui seront introduites dans le nouveau Code du travail visent à fragiliser les syndicats et tenter de limiter les mouvements d’humeur, de grève.