La jeune sénégalaise fait sa première intervention publique après le feuilleton de sa fugue. C’est dans le cadre d’une conférence sur le « Forum Exclusivement Féminin » organisé par l’Institut français de Saint-Louis.
Sa « disparition » en début d’année avait provoqué une onde de choc en France et sur le continent. Finalement plus de peur que de mal. La brillante étudiante avait fait une fugue pour, dit-elle, pour « un besoin irrépressible de couper les ponts pour un moment ».
Pour la première fois depuis de cet évènement, Diary Sow a participé à une vidéoconférence. Derrière son cran, la romancière a déclaré qu’« en grandissant, j’ai observé les femmes dans mon entourage avec le poids du silence, le stoïcisme, l’acceptation passive des choses… Je me suis rendu compte que ce modèle imposé à toutes les filles de mon pays n’était pas sans failles. Et que je n’étais pas vraiment certaine de vouloir m’y conformer ».
La jeune auteure assure que ce sont les « romans qui pointaient un doigt accusateur sur la polygamie, la misogynie, ou encore le mariage précoce » qui l’ont inspirée à écrire.
Elle regrette que la nouvelle génération de femme soient « encore trop timides » pour faire bouger les lignes. « Nous ployons sous le poids de la religion et des traditions. Nous nous oublions face aux normes et aux carcans qui veulent nous enfermer. Quand il y a certaines qui osent se lancer et vivre leur vérité, et non celle qu’on leur impose, on leur nie souvent cette légitimité », ajoute-t-elle.
Diary Sow, féministe convaincue, n’a pas, dans son intervention lors de cette rencontre organisée par l’Institut français de Saint Louis à Dakar, abordé le sujet de sa fameuse « disparition » en France en janvier dernier.