L’interdiction des cours de répétition dans les établissements scolaires, publics comme privés, continue de faire réagir des acteurs du domaine. L’Universitaire et Professeur de droit, président du Pacte socialiste pour le renouveau (PSR), Komi Wolou, après plusieurs observations, demande au gouvernement d’inviter les acteurs pour des réflexions autour du sujet.
Communiqué du Pacte Socialiste pour le Renouveau (PSR)
Nous avons lu avec intérêt la note de service n°021/2021/MEPSTA/CAB/SG interdisant les cours de répétitions dans les établissements secondaires privés et publics. La note de service faisait également allusion au cours organisés en dehors des établissements scolaires.
Plusieurs raisons justifieraient cette interdiction. Non seulement ces cours de répétitions constitueraient une rupture d’égalité devant les charges pédagogiques mais ils seraient aussi vénaux et imposés aux élèves.
Cette note de service appelle quelques observations.
1) Il faut relever que de nombreux parents mieux nantis, très souvent, recourent au recrutement de répétiteurs personnels à leurs enfants à domicile.
2) Les élèves participant aux répétitions collectives dans les établissements sont, le plus souvent, ceux dont les parents n’ont pas les moyens de se procurer des répétiteurs à domicile ou qui ont besoin d’occuper leurs enfants alors qu’ils sont au service.
3) La rupture d’égalité des charges pédagogiques à laquelle il est fait référence dans la note nous paraît encore ambigüe et mérite clarification.
4) Il n’est pas toujours établi que ces cours soient imposés aux élèves puisqu’ils sont parfois organisés en dehors de l’école habituelle de l’élève et par un encadreur autre que son enseignant habituel. En ma qualité de parent d’élève, j’ai eu par le passé à y recourir sans y avoir été contraint.
5) Dans un contexte scolaire marqué par des effectifs très élevés, l’interdiction pure et simple des répétitions collectives serait une double sanction pour des familles déjà défavorisées.
6) Certes, il n’est pas souhaitable qu’un enseignant reprenne une partie de ses élèves en dehors des heures de cours pour des enseignements complémentaires. Cette hypothèse exceptée, la préoccupation du gouvernement devra être une réflexion sur un encadrement productif de ces répétitions et non une interdiction pure et simple.
7) Par ailleurs, les répétitions organisées par les étudiants au profit de leurs cadets en dehors de l’Université auraient été dispersées par les forces de sécurité.
Nous osons croire que ces mesures ont été dictées par les impératifs sanitaires de l’heure et qu’une fois les mesures barrières respectées, le gouvernement laissera les encadrements se poursuivre. Ces cours organisés en faveur des étudiants, surtout dans le contexte actuel, présentent une réelle utilité pour les apprenants et accessoirement pour les organisateurs.
Ici encore, le souci du gouvernement doit être celui d’un meilleur encadrement et non d’une interdiction autoritaire contreproductive. La répression ne peut jamais constituer une solution viable durable.
Nous invitons le gouvernement à réunir sans délai les différents acteurs en vue des réflexions constructives sur le sujet.
Lomé, le 08 mars 2021
Le Secrétaire National
Prof. Agrégé WOLOU Komi