Mardi, le groupe des 8 organisations de la société civile ont tenu avec leurs partenaires, un séminaire sur « Le droit à la liberté d’association au Togo : enjeux et perspectives ». Les participants à cette rencontre ont échangé sur les implications du projet de modification du cadre juridique portant liberté d’association au Togo, impliquant une réforme de la loi 1901. Une démarche du gouvernement que les OSC jugent non inclusive. En effet, les acteurs impliqués dans la vie associative craignent que l’atmosphère de l’espace civique au Togo, ne se détériore davantage. A cet effet, des recommandations ont été faites à l’endroit des gouvernants togolais, des OSC. Les travaux ont été sanctionnés par un communiqué de presse ce mercredi 31 mars 2021, date à laquelle a pris fin ledit séminaire.
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COMMUNIQUE DE PRESSE : SEMINAIRE D’ECHANGES ET DE REFLEXION SUR L’ESPACE CIVIQUE : LIBERTE D’ASSOCIATION
Mercredi, 31 mars 2021
Au terme du séminaire d’échanges et de réflexion sur l’espace civique au Togo, ce mercredi, 31 mars 2021 à Lomé à l’initiative du groupe des huit organisations (ACAT-Togo, ATDPDH, CJPDH2D, FIT, GRAD, SADD, SYNDEMINES et SYNPHOT sur le thème : « Le droit à la liberté d’association au Togo : enjeux et perspectives », les participants voudraient à travers la présente déclaration faire part de leurs préoccupations face au projet de modification du cadre juridique portant liberté d’association au Togo.
Le G8 et les participants voudraient exprimer leur gratitude au Gouvernement et à ses partenaires techniques et financiers qui accompagnent les activités des associations et organisations de la société civile au Togo.
Toutefois les organisations présentes déplorent qu’il n’y ait pas eu de consultation inclusive globale des associations togolaises sur l’avant-projet de loi relative à la liberté d’association au Togo.
Cet avant-projet de loi relative à la liberté d’association au Togo bien qu’innovant comporte des articles qui compromettent la liberté d’association. Ces articles ne sont pas conformes aux textes internationaux et régionaux des droits de l’homme ratifiés par le Togo. Il intervient dans un contexte où le Togo, la Côte d’Ivoire, la Guinée et le Niger qui ont été déclassé en matière de l’espace civique de la catégorie « obstrué » à « réprimé » en 2020 dans le rapport de CIVICUS.
La modification de la loi 1901 dans d’autres pays africains comme le Burundi, la Mauritanie, l’Ethiopie et le Congo est vu comme réduisant les libertés civiques de la société civile africaine. Cette modification au Togo ne risquerait-elle pas de déclasser le pays en matière d’espace civique de « réprimé » à « fermé ».
Ceci commande qu’une réflexion profonde et inclusive soit faite avec la participation des principaux acteurs concernés que sont les associations.
C’est pourquoi le groupe des huit organisations et les participants au séminaire de ces deux jours recommandent :
● Au Gouvernement
De continuer par garantir la liberté d’association consacrée par la constitution togolaise et les instruments juridiques internationaux et régionaux.
D’asseoir une politique d’amélioration de l’espace civique faisant passer le Togo de la catégorie de « réprimé » à « ouvert ».
● Aux organisations de la société civile
De rester mobilisées en vue de s’associer à toute démarche de plaidoyer envers les autorités compétentes
De se former, former et sensibiliser sur le droit à la liberté d’association.
● Aux partenaires techniques et financiers
De continuer par appuyer le Gouvernement et les organisations de la société civile dans le processus
Par ailleurs, et suite à ce séminaire, nous mettrons en place une compagne de plaidoyer de haut niveau, en partenariat avec toutes les organisations de la société civile togolaise et les institutions nationales qui le voudrons et avec l’appui de nos partenaires nationaux, sous régionaux et internationaux.