Ancienne fonctionnaire au Ministère français des affaires étrangères, Françoise Nicolas a été en poste à l’ambassade de France au Bénin en juillet 2008. Elle a été rapatriée en France en 2010 après une agression contre elle suite à sa découverte d’un scandale suggèrant les détournements de fonds publics au Bénin.
« En 2009, je n’ai pas dénoncé mais signalé en interne ces détournements de fonds publics qui engageaient ma responsabilité. Aujourd’hui, je les dénonce!», a réitéré la lanceuse d’alerte sur Twitter ce lundi 24 mai 2021.
Depuis le mardi 16 mars 2021, Françoise Nicolas est totalement écartée du ministère français des Affaires étrangères, mais cette dernière n’a pas dit son dernier mot.
Étant à l’époque en change des « Bourses d’études, Missions, et Invitations » à l’ambassade de la France à Cotonou, Françoise Nicolas, signalait depuis décembre 2009 la mise en place d’un système de dépenses fictives : «Les dossiers étaient vides mais les dépenses étaient bien réelles».
Selon ses propos, ses multiples alertes à la hiérarchie de l’ambassade, dirigée à l’époque par Hervé Besancenot, ne tombaient que dans le lac.
Elle aurait également saisi à plusieurs reprises l’administration centrale, à Paris, mais le scandale semblait avoir un soutien actif de cette dernière.
Le 14 janvier 2010, une agression a donc suivie pour permettre à cette femme de quitter le Bénin le plutôt possible.
Sans que la lumière ne soit faite, sur son agression par une de ses collègues dans son bureau, l’ambassadeur Hervé Besancenot décide de renvoyer rapidement Françoise Nicolas en France. C’était un «rapatriement disciplinaire».
S’en suivra une série de procédures et plaintes administratives, tout ceci dans à ses propres frais.
« J’ai dû tout assumer seule au plan matériel. Mes économies ont fondu. Je me suis lourdement endettée. Je ne tiens depuis des années que par les gestes de solidarité de mes amis. » a-t-elle témoigné à l’Union Générale des Ingénieurs, Cadres et Techniciens UGICT.
Ce n’est qu’après 18 mois de combat judiciaire que l’attaque contre Mme Nicolas a été au moins reconnue comme un accident du travail.
Alorsqu’elle s’activait pour être reconnue comme victime d’une agression après être radiée de la fonction publique en juin 2018, un arrêt rendu mardi 16 mars 2021 par la cour administrative d’appel de Nantes a validé l’arrêté du ministère des Affaires étrangères, comme l’avait fait avant lui le tribunal administratif de Nantes, en juillet 2019.