Le Patronat de la presse togolaise (PPT) demande des explications au gouvernement après qu’il a été révélé que le pouvoir en place espionne plusieurs journalistes d’investigation.
L’Exécutif n’a pas encore réagi officiellement après que les révélations ont fait état de ce qu’il a mis sous surveillance, via le logiciel espion Pegasus, plusieurs de ses opposants dont trois journalistes d’investigation, notamment Ferdinand Ayité, Directeur de publication du bihebdomadaire L’Alternative, de Carlos Kétohou, patron de l’hebdomadaire Indépendant Express, journal suspendu définitivement par la Haute autorité de l’audiovisuel et de la communication (HAAC) avec l’appui de la Justice et de Luc Abaki, ex-Directeur général de LCF, une télévision qui n’émet plus parce que le même régulateur l’a fermée.
Le PPT s’étonne de ce que les tenants du pouvoir soient restés muets devant une accusation aussi grave. « … le Gouvernement Togolais cultive l’omerta, refusant manifestement de briser le mur du silence », regrette-t-il dans un communiqué. « Alors que c’est la deuxième fois que le Togo est mentionné dans une enquête internationale sur les gouvernants qui ont mis des citoyens sur écoute, notamment des prêtres catholiques, des acteurs politiques et de la société civile », poursuit le patronat dans sa note rendue publique.
Sans réaction suppose, selon le communiqué du PPT, que « l’Exécutif togolais consent l’espionnage des journalistes par le biais du PEGASUS, et l’exprime bien par son silence assourdissant ».
L’espionnage des hommes des médias est « une pratique attentatoire à la liberté de presse, à l’intimité des journalistes et au libre exercice de leur métier », rappelle-t-il également, espérant « que lumière soit faite sur cette scabreuse affaire d’espionnage des journalistes par l’Etat togolais ».