A quand la nouvelle révision du SMIG au Togo ? C’est la grande question qui taraude bon nombre d’observateurs ces temps-ci. Des acteurs politiques et de la société civile ne cessent d’interpeller le gouvernement à considérer la souffrance des populations qui croupissent sous le poids de l’actuelle crise caractérisée par une forte augmentation des prix des produits de premières nécessités. Mais que nenni !
Trouver un seul repas par jour est devenu un privilège au pays de Faure Gnassingbé. Dans certaines parties du pays, au nord plus précisément, la misère est si ambiante qu’on peut en sentir l’odeur. Les prix des produits de grande consommation subissent de très fortes augmentations. A cela s’ajoute de nouvelles taxes aussi exorbitantes que les Togolais ont du mal à payer.
Face à l’ampleur de la situation, nombreux sont ces observateurs qui interpellent le pouvoir de Lomé et proposent des pistes de solution pour stopper l’hémorragie interne qui ronge à grande vitesse la grande majorité de la population togolaise vivant déjà au-dessous du seuil de pauvreté. Mêmes des acteurs politiques, conscients de la situation, proposent une révision du SMIG comme solution pour soigner le mal et juguler le problème de la cherté de la vie.
« Si nous étions à la place de la majorité, la démarche de l’UFC devrait consister à l’identification des populations pour voir combien nous sommes. Une fois que nous avons identifié les populations et fiscalisé ces populations, nous supprimerons une bonne partie de l’impôt direct comme les péages, réduire la TVA qui est à 18%. Nous allons relever le Salaire minimum à 50.000 FCFA… », a indiqué le député Séna Alipui de l’Union des Forces du Changement (UFC) lors d’une récente sortie sur une radio privée de la place.
Bien avant le député Alipui, les femmes togolaises, mères de la nation, réunies au sein du projet citoyen FEMMES PYRAMIDE, initiatrices de l’Opération Togo Noir (les Togolais habillés en noir) « pour protester contre la mauvaise gouvernance, la faim, la pauvreté, la vie chère, le calvaire, le suicide et le bâillonnement » dont elles estiment être toutes et tous victimes, ont, au cours de leur dernière conférence de presse du 22 juillet 2021, réitéré leur plateforme revendicative en vue de se sortir de leur difficile situation.
Elles ont formulé à l’endroit du gouvernement togolais, sept (07) points de revendications sociales à savoir, la suppression de toutes les augmentations sur les prix de l’essence, du péage et de l’électricité ; la prise de mesures urgentes contre la faim et pour la baisse immédiate des prix des denrées de première nécessité ; la dépression fiscale dans les marchés et sur les produits de première nécessité ; les mesures sociales d’urgence pour accompagner les femmes et les couches les plus vulnérables, notamment les personnes âgées et les enfants ; les mesures urgentes de prises en charge gratuite des premiers soins de tous les malades et l’augmentation du SMIG à 50 000 FCFA et la création d’emploi pour les jeunes.
Bien évidemment, ces femmes ne sont pas les premières à évoquer le sujet. Deux années plus tôt, c’est-à-dire le 09 juillet 2019, au cours d’une rencontre avec la presse, les premiers responsables du Parti du Peuple et d’Intégrité (PPI), en échangeant avec les journalistes, ont insisté sur la nécessité d’augmenter le pouvoir d’achat des Togolais par la révision du SMIG, l’un des points centraux de leur offre politique. Le parti avait formulé 3 propositions censées aider le gouvernement togolais à résoudre le problème de la vie chère.
Primo, il s’agit de l’augmentation du pouvoir d’achat des citoyens par l’Exécutif togolais. Secundo, la revalorisation du SMIG à 50.000 FCFA, soit 43% conformément à ce que le PPI avait proposé déjà en 2019, puis la hausse des salaires dans les secteurs appropriés. Tertio, le parti a demandé à l’Assemblée nationale de faire une proposition de loi redéfinissant le SMIG au moins à 50.000 FCFA et l’indexer à l’inflation. Ainsi, aucun Togolais ne tombera sous le seuil de pauvreté lorsqu’il travaille, soutiennent les patrons de ce parti.
D’autres formations politiques en font mention également dans leurs différents projets de société. Aujourd’hui, le moins qu’on puisse dire, c’est qu’ils sont nombreux à exiger une revue du SMIG togolais limité à 35 000 F CFA depuis 2012. Reste à savoir si ces cris de détresse des concitoyens togolais pourront-ils atteindre les tympans du chef de l’Etat.