En fin de semaine dernière en conseil des ministres, l’exécutif a adopté un avant-projet de loi de finances pour l’exercice 2022. Une projection de 1760 milliards FCFA en ressources et charges a été effectuée, contre 1521,3 milliards FCFA dans le précédent budget.
Une hausse de 15,7% en somme. Les secteurs sociaux se voient attribuer 46,6% dudit budget, soit environ 493,3 milliards FCFA. Les enseignements primaire, secondaire, technique et de l’artisanat ainsi que l’enseignement supérieur, ont respectivement obtenu 151,6 et 40,9 milliards FCFA, soit près de 15% des montants alloués aux ministères et institutions.
En matière de la protection sociale, la santé obtient 91,7 milliards FCFA (7%) et l’inclusion sociale, 70 milliards. Ces allocations devront, selon le gouvernement, servir « à garantir la couverture santé universelle et l’accès aux services sanitaires à tous ».
Le fonds alloué à l’inclusion sociale permettra de mener des « actions en faveur de l’emploi des jeunes, de l’amélioration de l’inclusion financière, de la mise en place d’un registre social des personnes et des ménages, de la poursuite des filets sociaux au profit des communautés à la base et de l’accès à l’eau potable », indique la même source gouvernementale pour qui « les actions sanitaires menées dans le cadre de la lutte contre la covid-19 seront poursuivies, notamment la réhabilitation, la construction et l’équipement des structures sanitaires ».
À la défense et sécurité, la bagatelle de 124,5 milliards FCFA a été réservée. Comparativement au budget précédent, la fourchette est en hausse et est motivée par, apprend-on, les différentes menaces de déstabilisation. Ce fonds sera employé à la poursuite des investissements aux fins de renforcer le dispositif sécuritaire et les capacités de l’armée. Le budget tel que fait n’attend dont plus que l’aval des députés pour qu’il soit validé.
Sans doute les députés valideront-ils la proposition du gouvernement, eux qui passent davantage pour donner blanc-seing à tous les caprices des dirigeants, que pour prendre en compte l’intérêt du peuple. Le gouvernement proposerait à ces députés-là l’idée de mettre en coupe réglée le Togo, qu’ils n’hésiteraient pas un seul instant à toper. Pas étonnant, quand on a été mal élu, on doit plaire à ceux qu’on doit son poste. On regrette seulement que ces députés ne procéderont pas au contrôle parlementaire devant régir tout acte d’un élu du peuple. Ils pourraient modérer par exemple la démesure du budget alloué à l’armée.
Même s’il y a urgence, ce secteur ne vaut pas plus que le volet social. Encore une fois, les députés ont été fidèles à leur rôle : suivre aveuglément un pouvoir plus impopulaire que jamais.
Source: Le Correcteur