Dans une interview qu’il a accordée à une radio thématique de la place, Paulo Duarte, le sélectionneur national du Togo, fait le bilan de la participation des Eperviers aux éliminatoires de la prochaine phase finale de la Coupe du monde, Qatar 2022. Il y souligne les points positifs et se projette sur l’avenir avec une certaine assurance.
C’est la fin des éliminatoires du mondial 2022 pour les Eperviers. Quel bilan faites-vous ?
Premièrement un sentiment de fierté, un sentiment de satisfaction. Après mon analyse, depuis mon arrivée il y a quelques mois, je reconnais qu’il y a eu des difficultés à donner une stabilité à cette équipe. On a mal commencé mais à la fin, on a bien terminé.
Vous pensez que le Togo aurait pu mieux faire ? Avez-vous des regrets ?
Nous sommes là pour améliorer. Quand tu travailles bien, tu gagnes. Quand les joueurs croient en leur travail, les choses marchent. Il faut qu’on donne du temps à cette équipe. Il faut donner un an et demi, deux ans, pour reconstruire une équipe. Je suis sûr que dans un an, l’équipe sera mieux et je suis plus sûr que dans deux ans on sera plus fort. Notre trajet est bien expliqué. On doit renforcer l’équipe. Ensuite l’améliorer. Je pense que du premier au 6ème match, il y a eu une grande évolution. Que ce soit dans l’esprit de groupe, la mission, la qualité de jeu.
Aujourd’hui, on regarde un Togo différent. Moi je regrette sincèrement. Je sais que tout le monde est satisfait, mais je regrette cette malchance de ne pas terminer le match à la maison contre le Sénégal avec une victoire. Le Sénégal c’est le meilleur en Afrique. Quand vous gagnez le meilleur vous obtenez 10, 12, ou 14 places au classement FIFA. On a pas gagné parce qu’on a perdu deux points à la 94ème minute.
Après pratiquement 3 mois à la tête des Eperviers, qu’est-ce que vous avez pu changer ? Vous aviez dit que l’équipe manquait d’agressivité
Ça va mieux, mais pas comme je le souhaite. Le but contre le Sénégal, tout le monde parle de l’erreur du gardien. Pour moi, le jeune Wassiou est immature, il manque de matches internationaux. Il va faire des efforts. Mais, plus grave sur l’action nous avions fait cinq (5) erreurs. On attaquait le Sénégal. Nous étions proche d’un deux zéros à la 83ème. Et quand on perd la balle dans la surface de l’adversaire, on doit chercher à faire une faute intelligente. C’est fondamental.
Vous avez terminé 2ème de votre groupe avec 8 points, derrière le Sénégal. Beaucoup disent que c’est une satisfaction. Les éliminatoires de la CAN 2023 arrivent, qu’est-ce qu’on peut attendre pour la suite ?
Beaucoup de travail et d’engagement au niveau du staff pour améliorer tous ce qu’on a déjà fait. Donner le maximum, suivre beaucoup de matchs, parler avec les joueurs. Me déplacer pour suivre et convaincre les joueurs binationaux, entre autres, Lilian Brassier, Charles Ananou, Bradley Barcola pour que l’équipe monte le plus vite possible.
Le championnat va commencer. Est-ce que vous comptez sur ce championnat ?
Je compte sur le championnat. La formation des gardiens de première division, la formation des entraineurs nationaux. On cherche tout. Par exemple, en 1ère journée des éliminatoires, je n’ai pas pris Akaté. Et Gnama Akaté aujourd’hui c’est un titulaire indiscutable en sélection. Tout ce qu’il y a de qualité nous intéresse, bien que notre championnat soit de quatre mois. D’où l’importance de faire un meilleur championnat.
IL faut un championnat professionnel. Un joueur ne peut pas faire un travail de onze (11) mois pour faire un championnat de 5 mois. S’il y a un travail collectif, vous journalistes pouvez valoriser les joueurs locaux
L’un de vos soucis est de trouver de meilleurs latéraux. Etes-vous satisfaits ?
C’est notre point le plus faible. On n’a pas un latéral gauche de prédilection. On fait des adaptations. Je n’aime pas parler pour parler. Quand je parle, c’est avec des convictions.
On a besoin de latéraux. On a besoin d’un axial. En Allemagne, Frédéric Ananou avait confirmé sa venue. Mais, il s’était blessé. C’est un bon latéral droit.
On doit renforcer le poste de latéral gauche. Ce n’est pas facile. Au Togo, il y a beaucoup de milieux et d’attaquants.
Je me demande comment le Togo est resté 6 ans, 7 ans sans assurer la relève. Il n’y a pas eu de préparation.
Croyez-vous en l’avenir de cette équipe ? La CAN 2023…
Bien-sûr, le Togo doit y être. Tu es malade, ça ne veut pas dire que tu n’as pas une grande histoire. Le Togo est une grande nation de foot avec une grande histoire en Afrique.
Contre le Sénégal la dernière fois, quand j’écoute dire par un sélectionneur le : « Togo ne peut pas nous battre », ce n’est pas normal. Le respect doit être sur la table entre deux entraineurs, deux sélections.
Que voulez-vous dire pour conclure ?
Merci à tous. Je sais que la presse parfois est impatiente. Nous même entraineurs nous exigeons parfois beaucoup de nos joueurs car on veut gagner à tous prix. Continuons ave cette équipe. La sélection appartient à tout le pays. Nous devons être ensemble.
Source : Sport FM