Le président bissau-guinéen Umaro Cissoco Embalo a pointé du doigt, jeudi, un ancien chef de la marine nationale et deux autres hommes qu’il a accusés d’être à l’origine de ce qu’il a décrit comme la tentative avortée de coup d’État du 1er février 2022. Ces hommes ont été, dans le passé, arrêtés par l’agence antidrogue américaine.
Embalo a donné aux journalistes les noms de l’ancien contre-amiral Jose Americo Bubo Na Tchuto, chef de la marine pendant la première décennie des années 2000, Tchamy Yala, également ancien officier, et Papis Djemé. Tous ont été arrêtés après les événements du 1er février dernier, a précisé le chef de l’Etat.
En effet, il y a quelques jours, la Guinée-Bissau a connu une énième tentative de coup d’État dans son histoire mouvementée depuis l’indépendance du Portugal en 1974. Le Palais du Gouvernement qui est le siège des ministères, a été attaqué par des hommes armés alors que le président et les membres du gouvernement tenaient un conseil des ministres. Le président est sorti indemne après des heures de coups de feu qui ont fait 11 morts, selon le gouvernement. L’ancien militaire a ensuite présenté l’incident comme étant directement lié au trafic de drogue.
“Je ne dis pas que ce sont les politiciens qui sont derrière tout ça, mais la main qui porte les armes, ce sont des gens qui sont liés aux grands cartels de la drogue”, a déclaré jeudi le président Embalo, avant de nommer les trois hommes.
Il a rappelé que tous les trois suspects avaient eu des démêlés avec la justice américaine.
Ils ont été arrêtés en avril 2013 par des agents de la Drug Enforcement Agency (DEA) des États-Unis à bord d’un bateau dans les eaux internationales au large de l’Afrique de l’Ouest. Selon la justice américaine, ils avaient négocié dans les mois précédents, avec des enquêteurs américains se faisant passer pour des représentants de trafiquants de drogue sud-américains, l’importation de cocaïne en Guinée-Bissau, qui aurait ensuite été redistribuée en Amérique du Nord ou en Europe.
José Americo Bubo Na Tchuto a été condamné en 2016 à quatre ans de prison à New York. Tchamy Yala et Papis Djemé ont été condamnés en 2014, également à New York, à cinq ans et six ans et demi de prison.