S’il est admis unanimement que le parti politique Union des forces de changement (UFC) est créé en 1992, Elliott Ohin, l’un de ses vice-présidents, sort une note mentionnant le contraire.
Ce 1er février 2022, l’UFC fête ses trois décennies d’existence, ayant été créé le 1er février 1992 selon les documents officiels disponibles à ce jour, aux lendemains donc de la Conférence nationale souveraine (CND), organisée à Lomé du 8 juillet au 28 août 1992, et ayant consacré le multipartisme dans le pays.
Une série d’activités a été concoctée pour marquer l’évènement dans la capitale togolaise. Jusque-là tout va bien. Sauf que deux jours après la célébration de ces noces de perle, Elliott Ohin rend public ce qu’il appelle une mise au point. Et elle est relative à la date de création de l’UFC qui ne serait pas le 1er février 1992.
« C’est, le 27 novembre 1993, que s’est tenue à Lomé, comme l’atteste le courrier envoyé au ministère de l’Administration territoriale et de la Sécurité d’alors feu Combeyvi Georges AGBODJAN, l’Assemblée constitutive de l’UFC », poursuivant que « Faisant suite à ce courrier de la déclaration du parti, le ministère va accuser réception et reconnaître officiellement l’UFC le 03 mars 1994. Le Bureau directeur, tient à mettre en garde quiconque continuera par alimenter la confusion. Il considèrera cet acte comme de la défiance et prendra les mesures idoines ».
Une telle sortie suscite de l’interrogation et provoque une certaine confusion au sein du parti, poussant l’auteur du présent article à écrire : « C’est quand même curieux qu’une formation politique de la trempe de l’UFC ait laissé perdurer ce qu’on peut appeler une inexactitude jusqu’aujourd’hui. Le hic, c’est que même un livre écrit par Gilchrist Olympio, qui se trouve être son président national, souligne que le parti a été bel et bien créé le 1er février 1992. Cette mise au point rajoute à la polémique au lieu de tenter de l’éteindre ».
En effet, selon nos recoupements, le Bureau directeur de l’UFC ne s’est jamais réuni sur une éventuelle confusion au niveau de la date exacte de sa création comme l’écrit Elliott Ohin dans sa mise au point. « C’est une « initiative personnelle, solitaire, cavalière et frauduleuse », s’emporte un cadre du parti ayant requis l’anonymat.
Isaac Tchiakpé, un conseiller spécial de Gilchrist Olympio, le président national de l’UFC, aussi n’y est pas allé avec le dos de la cuillère pour rappeler, au micro d’un confrère en ligne de la place, à l’auteur de cette mise au point que la formation politique à la couleur jaune est une émanation de la fusion de huit partis politiques au cours « d’un grand rassemblement au stade municipal de Lomé, le 1er février 1992 », comme le souligne Gilchrist Olympio à la page 124 de son ouvrage ‘’Mon combat avec et pour le peuple togolais’’(Edition Balance).
Et Isaac Tsiakpé d’insister : « Il y a une légitimité historique qui justifie de commémorer l’acte posé en février 1992. En effet, des démarches ultérieures ont abouti à la création de l’UFC et elles n’invalident pas ce moment historique dans le contexte des années 1990. Au surplus, il y a une preuve d’autorité : ce que dit Gilchrist Olympio dans son ouvrage ».
Pourquoi alors Elliott Ohin s’est-il permis de poser cette « initiative personnelle, solitaire, cavalière et frauduleuse » ? La répondre à cette question se trouve dans la guéguerre qui s’observe depuis quelques années au sein des cadres du parti pour son contrôle. C’est un secret de Polichinelle de dire que M. Ohin ambitionne d’en devenir son président national mais qu’il fait face à d’autres qui ont le même objectif. Il trouverait d’un mauvais œil, la plupart des actes que ces derniers posent.
Si entre-temps, la hache de guerre aurait été enterrée à l’issue d’une réunion organisée en terre ghanéenne, en présence du président national, en marge des funérailles d’Elpidio Fernando Kodjo Olympio, petit frère de Gilchrist Olympio, décédé à Paris le 5 septembre dernier et inhumé le 29 octobre à Accra, cette sortie d’Elliott Ohin montre le contraire.
de toutes façons, le parti là est déja mort…il ne pèse plus qu’un poids plume. les chiens se battent pour les os.