« En dehors des pays qui sont en guerre (civile ou avec un autre pays), je n’ai jamais vu un pays qui aime autant le « Dialogue » que le Togo », disait un acteur de la société. Le moins qu’on puisse dire est que les Togolais aimer faire des dialogues. Depuis le processus démocratique au Togo en 1990 à ce jour, le Togo pas moins d’une cinquantaine d’assises à son actif.
Le tout premier dialogue avait eu lieu en mars 1919 avec les « Négociations et accord FAR-RPT »….L’année dernière il y a eu la Concertation nationale des acteurs politiques (CNAP) et qui a accouché, après douze mois de grossesse douloureuse, une petite souris nommée Cadre permanent de concertation (CPC). Les derniers pourparlers démarrés vendredi 21 janvier 2022 et boudés par les principaux acteurs de l’opposition.
Certains pourraient rétorquer qu’il vaut mieux dialoguer que de faire la guerre. Oui, sauf qu’au Togo, ce sont des dialogues sans lendemain, de véritables marchés de dupes qui sont organisés où le régime militaire en place depuis 55 ans roule ses adversaires dans la farine.
Il se trouve qu’à l’issue d’un dialogue, il y a toujours un accord qui est signé et qui devrait solennellement être respecté par toutes les parties prenantes au dialogue. Mais sous Gnassingbé Eyadema et sous son fils Faure, les accords conclus à la suite des dialogues n’ont jamais été mis en œuvre. On l’exemple typique avec l’Accord politique global (APG) signé à la suite de la parenthèse de sang de 2005 et considéré comme le meilleur de tous les accords. Mais à l’application, le fils du père a usé des manœuvres dilatoires pour finalement mettre en œuvre à minima les parties qui l’arrangent. L’APG a été finalement dévoué- on lancera même au visage des Togolais que cet accord était caduc- et la conséquence directe a été le règne sans fin de Faure Gnassingbé auquel on assiste actuellement.
Le régime du père en fils a tellement embarbouillé les Togolais à travers ces dialogues à deux sous que plus personne ne croit en la bonne des tenants de l’ordre ancien. Le nouveau CPC est considéré à juste titre comme un piège à cons tendu par le régime aux Togolais…