Centrafrique-Faustin Touadéra, un modèle inspirant pour les Cenfrafricains

« Lorsque les classes supérieures donneront l’exemple, les classes inférieures le suivront. Quand vous verrez du vin dans le haut de la bouteille, soyez assuré qu’il y en a au fond » (Alexandre Dumas, fils). Contrairement à certains dirigeants qui s’agripent de toutes leurs forces au pouvoir d’Etat comme des chauves-souris pour même en faire une carrière, être président de la République, pour d’autres, n’est pas une fin en soi.

Le président de la République de Centrafrique Faustin Archange Touadéra l’a bien compris. Il allie la fonction présidentielle à l’enseignement. Arrivé au pouvoir en 2016 et réélu pour un second en décembre 2020, le Président Touadéra cédéra le trône après ses deux mandats dûment autorisés par la Constitution et retournera à ses anciennes amours : l’enseignement.

Le système éducatif centrafricain est confronté à un énorme défi, le manque de personnel enseignant. Bien qu’il encourage les étudiants centrafricains à continuer leurs études dans l’enseignement supérieur en vue de combler ce déficit important, le Président Touadéra a décidé de jouer sa partition mais aussi de donner le bel exemple en continuant d’enseigner les mathématiques à l’université de Bangui. Transmettant par la même occasion ses connaissances à la jeunesse centrafricaine.

« L’éducation est une priorité du gouvernement. Dans notre université, nous avons des problèmes d’enseignants. Si je peux continuer à dispenser des cours, ça va aider ces jeunes centrafricains pour leurs formations. Je suis un enseignant de carrière, donc je suis très intéressé par la formation des cadres centrafricains et je continue à dispenser mes enseignements au profit de ces jeunes gens », confie Faustin Archange Touadéra à la BBC.

C’est depuis 1987 que Faustin Touadéra enseigne les mathématiques. Une displicine qu’il aime et à laquelle il consacre ses jours de repos. D’après lui, la charge de chef d’Etat et l’enseignement se concilient bien. « Ça ne me gêne pas. Bien au contraire, ça se complète parce qu’avec mes étudiants ça me permet d’avoir aussi le feedback des actions que nous faisons », martèle-t-il.

Faustin Archange Touadéra suscite l’admiration de ses étudiants qui voient en lui un modèle à suivre. Malheureusement, on ne peut pas dire la même chose de la plupart des dirigeants africains qui, groggy par les délices du pouvoir, n’envisagent plus de céder le fauteuil présidentiel. Ils sont champions des coups d’Etat constitutionnels en faisant sauter le verrou de la limitation du mandat présidentiel dans le seul but conserver le plus longtemps possible, les rênes du pays.

Ils excellent dans les mascarades électorales, inversent les résultats des votes et se proclament systématiquement vainqueurs de toutes les consultations électorales par des institutions aux ordres.Toujours pour prolonger leur bail à la tête de leur pays, certains usent de manœuvres et pratiques beaucoup plus pernicieuses et mortifères, – ce qu’ils appellent la remise du compteur à zéro – qui consistent en une nouvelle manière de compter les mandats présidentiels de sorte que le troisième ou le quatrième mandat devient le premier.

Ils n’ont rien appris d’autre dans leur vie, à part le fait de devenir Président de la République. Faute de savoir quoi faire et où aller après avoir quitté le pouvoir, ils deviennent des présidents carriéristes qui s’incrustent au pouvoir d’années en décennies.

Le comble, à l’opposé de Faustin Archange Touadéra qui est en contact permanent et direct avec ses concitoyens, certains dirigeants, se prenant pour des demi-dieux, se bunkérisent dans leur palais, apparaissent rarement en public et ne discutent jamais avec leurs concitoyens.

Médard AMETEPE

Liberté N°3613 du 9 Mai 2022

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