Le président ivoirien, Alassane Dramane Ouattara vient de nous annoncer, dans un discours solennel prononcé à la veille de la célébration de la fête nationale de l’indépendance de ce pays, qu’il a signé un décret accordant une grâce présidentielle à l’ancien président Laurent Gbagbo que son régime avait condamné à 20 ans de prison, pendant que ce dernier croupissait déjà en prison à la Haye, dépêché à ces lieux, par le même pouvoir de Ouattara.
Qu’à cela ne tienne, Laurent Gbagbo qui avait été acquitté le 31 mars 2021 par la cour de la Haye pour carence d’éléments de preuves par rapport aux charges retenues contre lui, avait regagné son pays depuis plus d’un an sans aucune espèce d’inquiétude.
C’est donc aujourd’hui que le président Ouattara dit avoir formalisé la grâce à ce dernier ainsi que le dégel de ses comptes.
Pendant ce temps, des dizaines de prisonniers politiques écroués à la suite de la crise post électorale de 2011 trainent encore dans les geôles. Il en est de même de Charles Blé Coudé dont le retour au pays n’est non plus acté, malgré son acquittement après près de dix ans d’emprisonnement et de procès quasi inédit à la cour pénale internationale.
Au bout du compte, la politique en Afrique ressemble de près à une forme de théâtre, avec des mises en scène sans pareille.
Luc Abaki