La tension entre le Mali et la Côte d’ivoire va en crescendo. Alors que la junte militaire a fait appel au Togo pour une sortie négociée de cette crise née de l’arrestation de 49 soldats ivoiriens à l’aéroport de Bamako est-il dit « sans aucun ordre de mission officielle », la justice malienne vient d’inculper ceux-ci avec mandat de dépôt à la clé.
L’alentissement des discussions entre l’exécutif militaire malien dirigé par Assimi Goïta et le gouvernement ivoirien au sujet des 49 soldats ivoiriens n’est pas en faveur de ces derniers. Alors que les deux parties assurent chercher une solution « amiable » à cette crise, Bamako passe à la vitesse supérieure. En effet, les soldats ivoiriens sont inculpés pour « tentative d’atteinte à la sureté de l’Etat » et sont déjà écroués.
Pour rappel, après les premières approches le 28 Juillet dernier à Lomé, la situation demeure stationnaire. La junte militaire exige que Abidjan reconnaisse sa responsabilité et exprime « des regrets » pour le déploiement de soldats sur son territoire sans cadre légal. En plus, le Mali souhaiterait que Alassane Ouattara lui livre des personnalités maliennes présentes en Côte d’Ivoire et recherchées par la justice malienne. Ces conditions sont pour le moment rejetées en bloc par le gouvernement ivoirien. Il est possible qu’au regard de ce statu quo, les autorités maliennes aient décidé de faire monter d’un cran les « enchères » en inculpant officiellement les soldats ivoiriens. Ce dimanche, une manifestation a eu lieu à Abidjan avec des familles des soldats détenus pour faire pression sur le gouvernement ivoirien à accélérer les négociations.