À la mi-juillet, des attaques d’une ampleur inédite ont frappé le pays, qui tente depuis de revoir son dispositif sécuritaire pour contenir la menace venue du Nord.
Ce 15 juillet, Faure Essozimna Gnassingbé assiste à un combat de lutte traditionnelle Evala dans sa ville natale de Kara lorsque, au milieu de la bataille, il doit se précipiter sur un autre front. Le président est attendu à Mandouri, dans la région des Savanes, frontalière avec le Burkina Faso, pour constater les dégâts d’une nouvelle attaque menée durant la nuit précédente par des groupes armés.
Sur place, des éléments des forces de défense et de sécurité déployés dans la zone rendent compte au chef de l’État de ces heures qui ont fait une vingtaine de morts. « En ces moments d’affliction, je réaffirme ma détermination à lutter contre le terrorisme, afin de protéger nos populations et garantir la paix et la quiétude », déclare-t-il alors. Face au péril jihadiste qui ne cesse de se faire plus pressant, le président joue la carte de la proximité et du patriotisme.
Dialogue
Juste après l’attaque, le 18 juillet, Faure Essozimna Gnassingbé a convié une quinzaine de ministres, notamment le général Yark Damehane (Sécurité et Protection civile), Essozimna Marguerite Gnakadè (Armées) et Sani Yaya (Économie et Finances), autour de la Première ministre Victoire Tomégah-Dogbé pour une série d’échanges avec les différentes couches sociales de la région des Savanes. Avant de présider lui-même un dialogue à Dapaong.
Sous une tente, debout et d’un ton rassurant, il s’est fait chef de guerre et à appeler à une alliance nationale face aux terroristes. « Le pire n’est jamais sûr dans ce domaine », a-t-il clamé. « Aucune mort, aucune vie n’est banale. Pour nous, c’est un drame, une tragédie, des morts de trop », a-t-il poursuivi.
Alors que les groupes armés frappent de plus en plus les pays côtiers, le gouvernement vient d’annoncer des mesures urgentes dans certaines préfectures ou cantons de la région du Nord. Le bataillon d’intervention rapide (BIR) de Sokodé a été déplacé vers une base de Dapaong et a été pourvu de drones d’attaques turcs TB2, quand certains postes avancés ont vu leurs effectifs renforcés. Une coopération accrue avec le Burkina Faso et le Ghana en matière de renseignement a également été mise en place.
Le chef d’état-major togolais, le général Dadja Maganawé, a assuré que rien ne saurait faire fléchir l’armée, déterminée « à poursuivre la mission de défense du territoire ». Reste à savoir si elle peut réussir à éliminer une menace que les autres pays confrontés au même péril ont bien du mal à contenir.
Source : jeuneafrique.com
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