Le Comité d’action pour le renouveau (CAR) est miné aujourd’hui par une crise (volontairement ?) créée par une partie de ses cadres. Au grand dam de ses militants et sympathisants.
Que se passe-t-il au CAR, ce parti très cher au feu Me Yaovi Agboyibo ? Depuis la mort de ce dernier le 30 mai 2020, sa formation politique (opposition) traverse une période compliquée. Et elle est due à la volonté d’une partie de ses cadres de ne pas organiser une assemblée générale extraordinaire élective.
S’il existe encore des personnalités issues de son bureau directeur, pas des moindres, qui continuent de clamer haut et fort que tout va bien, la réalité est tout autre. En effet, à en croire Togbui Dagban-Ayivon IV, le Coordonnateur régional Grand-Lomé, le CAR est en crise.
Dans une émission sur une radio privée de la place, ce dernier confirme ce que certains tentent de cacher. « Je ne voudrais pas qu’on endorme l’opinion. Nous sommes comme une barque à vue sur l’eau, au gré du vent, nous n’avons pas de capitaine. Le CAR est malade et nous en sommes tous malades. Huit 8 mois après (les obsèques d’Agboyibo), on n’arrive pas à préparer un congrès. Toutes les critiques sont battues en brèche », déplore-t-il.
En clair, le chef traditionnel d’Adakapmé déclare qu’il ne peut cautionner ce qui se passe actuellement au sein du Comité d’action pour le renouveau auquel il appartient depuis plusieurs décennies.
Selon les textes, le nouveau congrès devrait être organisé depuis en octobre 2020, c’est-à-dire trois mois avant la fin du mandat de feu Agboyibo. Après la mort de celui-ci, une période transitoire de trois mois a été ouverte. Une initiative décidée et soutenue par un courant (les obligés d’Agboyibo) contre l’avis du second (les vrais financiers du parti), souhaitant aller directement à un congrès destiné à choisir le successeur du « Bélier noir ».
Enlisement
« Notre parti s’enlise », regrette Togbui Dagban-Ayivon IV, expliquant qu’aujourd’hui, « Les miettes financières qui étaient une base du parti sont dilapidées » et que les caisses du CAR seraient pratiquement dans le rouge. Raison pour laquelle il s’emploie pour que la barque ne chavire pas.
Pour ses détracteurs, il lance : « Je ne fais pas tout ça pour que le parti me revienne (…) Mais s’ils ne trouvent pas l’oiseau rare et croient que je peux le faire, qu’ils en viennent faire la demande », enchaîne le Coordinateur régional Grand-Lomé, convaincu qu’il n’est pas trop tard pour se ressaisir et sauver l’essentiel.